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Des équipes françaises aux avant-postes, un duel épique, des spectateurs indisciplinés... Ce qu'on a aimé et moins aimé de la 110e édition

Le Tour de France 2023 s'est achevé dimanche sur la victoire de Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) au classement général.

Dans un Tour de France parcouru à toute vitesse, la victoire finale officialisée dimanche 23 juillet, a longtemps été indécise, avant que l'écart ne se creuse entre Jonas Vingegaard et son dauphin Tadej Pogacar. Les deux coureurs ont animé la course, tout comme plusieurs équipes françaises pleines de panache, récompensées par des victoires d'étape ou de belles places d'honneur.

On a aimé

Le panache des équipes françaises

Il a réussi à suivre le duo Vingegaard-Pogacar sur la première étape et a confirmé ses bonnes jambes dès le lendemain. Victor Lafay a offert à Cofidis sa première victoire d’étape depuis 2008 et aux spectateurs tricolores, le seul succès français de ce Tour de France. La formation nordiste, dont le sprinteur Bryan Coquard est rentré cinq fois dans le top 10, a même connu une deuxième victoire grâce à Ion Izaguirre. Autre équipe française à s'illustrer, AG2R-Citroën s’est imposée sur l’étape reine, à Courchevel, grâce à l’Autrichien Felix Gall, enchaînant ainsi une 4e Grande Boucle avec au moins un succès.

Si elle n’a pas triomphé, la formation vendéenne TotalEnergies n’en est pas passée loin, avec la deuxième place de Pierre Latour au Puy de Dôme, puis les deuxième et troisième place de Mathieu Burgaudeau à Belleville-en-Beaujolais et Saint-Gervais Mont Blanc. Quant à la Groupama-FDJ, meilleure équipe française au classement mondial, le bilan comptable n’est pas idéal, avec aucun podium sur une étape. Mais, il y a un "mais". Son coureur vedette et futur retraité, Thibaut Pinot, a offert aux spectateurs les plus belles émotions de ce Tour de France, à moins que ce ne soit l’inverse, sur sa dernière étape de montagne. Enfin, s’il ne fait pas partie d’une équipe française, Julian Alaphilippe a aussi été très souvent aperçu à l’avant, puisqu’il est le deuxième coureur au nombre de kilomètres effectués en échappée.

Des étapes imprévisibles avec de nombreux vainqueurs différents

Jasper Philipsen (4) et Tadej Pogacar (2) sont les deux seuls coureurs à avoir gagné plus d’une étape sur ce Tour de France. Hormis sur les étapes de sprint, qui sont très souvent revenues au Belge de l’équipe Alpecin-Deceuninck, celles de transitions, plutôt destinées aux baroudeurs, ont toutes connu des vainqueurs différents, comme Victor Lafay (à Saint-Sébastien), Pello Bilbao (à Issoire), Ion Izagirre (à Belleville-en-Beaujolais), ou Matej Mohoric (à Poligny). Même en haute montagne, les cadors se sont davantage préoccupés de leurs concurrents au classement général que des victoires d’étape, permettant à Jai Hindley (à Laruns), Michael Woods (au Puy de Dôme), Wout Poels (à Saint-Gervais Mont Blanc) ou Felix Gall (à Courchevel) d’empocher des succès prestigieux.

Le duel Vingegaard-Pogacar qui a électrisé le Tour

Ils étaient les deux grands favoris et ont assumé leur statut. Jonas Vingegaard, vainqueur en 2022, et Tadej Pogacar, double vainqueur en 2020 et 2021, se sont livrés bataille dès les premières étapes. Et malgré l’avance de près d’une minute prise par le Danois à Laruns, Tadej Pogacar a été l’un des grands animateurs du Tour en ne cessant d’attaquer pour grappiller du temps et revenir à sept petites secondes du maillot jaune avant la troisième semaine. Malheureusement pour le suspense, Jonas Vingegaard a réalisé un contre-la-montre supersonique, reléguant son adversaire à près de deux minutes. Assommé, Tadej Pogacar a connu une défaillance le lendemain dans le col de la Loze, perdant tout espoir de victoire finale à Paris. Pour l’honneur, le Slovène a attaqué de nouveau à la veille de l’arrivée sur les Champs-Elysées et s’est offert une deuxième victoire d’étape.

On n’a pas aimé

L’indiscipline des spectateurs

A chaque semaine du Tour de France son débordement de spectateurs. Sur la troisième étape, plusieurs coureurs se sont plaints de clous lancés sur la route. "Sachez qu’on peut tomber et se faire très mal avec vos conneries", s’est énervé Lilian Calmejane (Intermarché-Circus-Wanty) sur Twitter, avant de chuter en raison de drapeaux pris dans ses roues quelques jours plus tard. D’autres spectateurs, imprudents, ont causé des chutes en heurtant des coureurs avec leurs bras pour prendre des photos, comme sur la quinzième étape, durant laquelle Sepp Kuss (Jumbo-Visma), gêné par un spectateur, s’est retrouvé par terre et a entraîné la chute d’autres coureurs. Enfin sur la 20e étape, un spectateur, trop proche des coureurs, a provoqué la chute de Valentin Madouas (Groupama-FDJ) avec son drapeau, qui a accroché le guidon du Français.

Les écarts abyssaux au classement général

Il y a eu Vingegaard, Pogacar, et puis... les autres. Si les deux premiers nous ont livré un beau duel pendant deux semaines, avant que l’écart ne se creuse entre eux, celui avec les autres coureurs est abyssal. Leurs concurrents n’ont pas pu lutter, comme le montrent les statistiques : l’écart entre le premier et le dixième du classement général, Guillaume Martin, s’élève à 26 minutes et 30 secondes, soit le deuxième écart le plus important entre le maillot jaune et le dixième au XXI siècle, derrière les 35 minutes et 59 secondes de l’édition 2022. Et il ne faut remonter qu’à la 17e place, celle de Ben O’Connor (AG2R-Citroën), pour voir un coureur avoir déjà une heure de retard sur Jonas Vingegaard.

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