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"J'ai beau courir juste ou faire des efforts, il m'en manque toujours", Julian Alaphilippe offensif mais frustré

Le Français était encore présent dans l'échappée vendredi, mais a dû s'avouer vaincu dans le final de l'étape, remportée par Matej Mohoric.

Sa formation Soudal-Quick Step a sauvé son Tour de France jeudi, mais Julian Alaphilippe a encore manqué l'occasion de participer à la fête. Le Français, à nouveau présent dans l'échappée vendredi, a raté le bon coup pour jouer la victoire d'étape. Cette 19e étape est à l'image de son Tour, où il n'a eu de cesse de se porter à l'avant, ne ménageant que peu ses efforts, mais sans jamais être en mesure de gagner. 

Les chiffres l'appuient : avec huit échappées, le Français est celui qui en compte le plus sur cette édition. Et avec 779 km à l'avant en cumulé sur cette Grande Boucle, il est juste derrière Neilson Powless (EF-Education EasyPost), qui en compte 807. 

"Ce n’est pas l’envie qui me manque, j’ai envie de me faire mal. Je suis tout simplement moins fort que les mecs devant. J'ai beau courir juste ou faire des efforts, il m’en manque toujours. Je ne suis pas au niveau que j’espérais, mais je ne suis pas mauvais non plus. Je donne le maximum pour ne pas avoir de regret", a constaté le double champion du monde à l'arrivée vendredi.

"Je ne suis pas là pour me donner des excuses"

Mais, l'autre côté des chiffres montre aussi qu'il est souvent loin du compte : il n'a qu'un seul top 10 sur cette édition (lors de la 10e étape). "Oui, c’est un Tour très difficile", reconnaît Alaphilippe. "Je suis parfaitement conscient que les jambes ne sont pas à 100 %, mais je suis dans un bon état d'esprit, je prends du plaisir à faire les efforts, à rouler comme ça. On ne sait jamais, ça fait deux jours que je suis à l’avant, il faut tout donner. Je ne suis pas là pour me donner des excuses", poursuit le Français.

Lui qui avait (trop bien) habitué le public français à ramener au moins un bouquet sur ses quatre dernières participations au Tour n'a pas réussi son pari, après un an et demi à se relever d'une chute avant d'en subir une nouvelle ou à contracter une maladie. "Depuis un an et demi, ses entraînements n’ont pas été de bonne qualité dû à ses chutes, à ses maladies. Il a vraiment perdu toutes ses bases et six mois de temps, c’est trop court", analyse son cousin Franck Alaphilippe, entraîneur dans son équipe.

Le super combatif pour finir, les Mondiaux dans le viseur

"On fait ce constat-là maintenant, mais on y a cru jusqu’au bout avant le départ du Tour, il avait fait des bonnes choses au Dauphiné. Il faut plus de temps, mais il est conscient de tout ça. Il manque ce petit plus, il n'est pas à 100 % et sur l’effort maximum, il est encore juste", indique celui qui le suit dans ses entraînements personnels depuis plusieurs années.

"Il y a eu des hauts et des bas l’année dernière : pas de Tour, abandon de la Vuelta après neuf jours. Les galères sont derrière, je prends du plaisir depuis le début de la saison", positive le Français, avec le relâchement et la simplicité qui le caractérisent. "Psychologiquement il est très fort, sinon il n’attaquerait pas tous les jours", rappelle son cousin.

Le Français pourra se consoler avec une popularité toujours intacte, entre les pancartes à son effigie qui parsèment les bords de route, son nom scandé à chaque départ, et une foule massive à chaque apparition à son bus. "À chaque fois, je suis hyper touché par le soutien du public. J’aimerais remercier chaque personne, quand je suis arrêté, quand j’explose… Ça me fait chaud au cœur. J’espère retrouver le chemin de la victoire, car ils me soutiennent et j’ai envie de leur offrir ça", a ajouté Alaphilippe. Il pourrait, malgré tout, être sur le podium à Paris, dimanche, en tant que super combatif du Tour, un titre qu'il a déjà ramené en 2019.

Pour cela, il devra sans doute se débarrasser de Neilson Powless, Victor Campenaerts voire, Thibaut Pinot, avant de plonger vers les championnats du monde à Glasgow, le 6 août prochain. "Je suis optimiste, je me dis que je vais bien récupérer. J’espère me servir du Tour pour les belles courses qu’il reste en fin de saison."

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