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Coupe du monde de rugby : la première ligne au niveau, la délicate seconde période, l'arbitrage... Ce qu'on a aimé et moins aimé de la défaite française face aux Boks

Les Bleus ont été éliminés pour un petit point de leur Coupe du monde par l'Afrique du Sud, dimanche soir, à Saint-Denis.

Le rêve bleu s'est effondré. Battu par les Sud-Africains dans une rencontre haletante (29-28) au Stade de France, dimanche 15 octobre, le XV de France est éliminé au stade des quarts de finale de la Coupe du monde, comme lors des deux dernières éditions. Malgré une belle copie de la première ligne même si la mêlée a été chahutée, les Bleus ont payé une seconde période pas au niveau, et une partition parfaitement exécutée par les Springboks.

ON A AIME

Le spectacle sur la pelouse

C’est un autre quart de finale de haut niveau qui s’est joué devant le public du Stade de France. Le choc entre les Tricolores, remontés à domicile, et les Springboks, champions du monde en titre, a fait des étincelles dès les premières minutes. Pour preuve, les six essais inscrits lors de la première période, une première pour un match de phase finale de Coupe du monde. Les deux équipes se sont rendu coup pour coup, entre démonstration de puissance sur les phases arrêtées et dynamisme dans le jeu. Le faible écart entre les deux formations a maintenu le suspense et la dramaturgie jusqu’au bout. 

Cyril Baille et la première ligne au niveau

Cyril Baille a fait chavirer le Stade de France. Il s’est payé le luxe de marquer les premiers points du match en allant aplatir en coin dans un échange des rôles avec Damian Penaud, qui l’a bien servi après un puissant ballon porté tricolore (3e). Le joueur du Stade toulousain s’est même offert un doublé en s’extirpant d’un ruck pour permettre aux siens de recoller au score (31e).

Un beau symbole, alors que le joueur, titulaire indiscutable de la première ligne, avait manqué les deux premiers matchs du Mondial, contre la Nouvelle-Zélande et l’Uruguay, pour une déchirure au mollet. A ses côtés en première ligne, Peato Mauvaka (un essai) et Uini Atonio ont aussi réalisé une très belle partition, même si la mêlée française a été (trop) secouée pendant toute la rencontre.

Le poison Cheslin Kolbe

Il est bien connu des joueurs français sur la pelouse, mais ça ne l’a pas empêché de faire son numéro. Cheslin Kolbe a particulièrement brillé sur la pelouse du Stade de France. Ses cannes, ses appuis dynamiques et sa pointe de vitesse ont fait beaucoup de mal aux Bleus qui n’ont pas souvent réussi à le contrôler (126 mètres parcourus, plus que n’importe quel autre joueur sur la pelouse). Il s'est même offert un contre sur une transformation de Thomas Ramos (16e), privant les Bleus de deux points supplémentaires. Auteur d’un essai tout en vitesse (26e), après une très bonne récupération de ses coéquipiers qui l’ont lancé dans les meilleures conditions, l’ancien Toulonnais a déroulé son rugby. En témoigne sa tentative de drop dans les dix dernières minutes, alors que son équipe menait d’un petit point.

ON A MOINS AIME

La seconde période délicate des Bleus

Ils étaient pourtant rentrés aux vestiaires avec trois petites longueurs d'avance (22-19). Mais les Bleus ont vu tous leurs efforts se défaire dans une seconde période très compliquée. Incapables d'inscrire plus de trois points en supériorité numérique, secoués par des Springboks qui en avaient encore sous le pied et qui ont provoqué leur réussite, ils ont vu le match leur échapper sans pouvoir rien y faire. Avec six petits points et aucun essai inscrit après la 40e minute, ils ne pouvaient pas espérer mieux. Constat suffisamment rare pour être souligné : les finisseurs tricolores n'ont pas réussi à apporter à leurs coéquipiers suffisamment de fraîcheur et d'idées pour renverser la partie.

Les trop nombreuses erreurs sur ballons hauts

C’est peut-être le secteur dans lequel les Bleus ont été les plus en difficulté. Face aux Springboks, ils ont rarement réussi à gérer les ballons hauts envoyés par leurs adversaires. Les deux premiers essais encaissés, dans les 20 premières minutes de jeu, sont venus d’erreurs et de mauvaises appréciations de la défense tricolore, de Gaël Fickou pour l'essai de Kurt-Lee Arendse (8e), puis de Cameron Woki, qui a offert un rebond favorable à Damian de Allende (18e). Surtout qu’en face, l’Afrique du Sud a suivi son plan à la lettre, et la charnière Cobus Reinach-Manie Libbok, titularisée pour envoyer un peu plus de jeu, a multiplié les coups de pied bien sentis pour faire la différence.

La fébrilité de Thomas Ramos au pied

Il nous avait plutôt habitués à des nerfs d’acier et une solide réussite face aux perches, mais Thomas Ramos a eu du mal à entrer dans son match face aux Springboks. Il a manqué une pénalité lointaine, qui a échoué juste devant les poteaux (16e). Avant de louper la transformation sur l’essai de Peato Mauvaka (22e), son coup de pied ayant été contré par la montée rapide de Cheslin Kolbe. Avec deux échecs lors de cette soirée, il fait moins bien que les buteurs adverses, Manie Libbok (un seul échec) et Handré Pollard, impérial. Alors que l’écart final ne se chiffre qu’à un point, comment ne pas penser à ces occasions laissées en route…

L'arbitrage pas toujours compréhensible

L'arbitrage a été au centre des débats pendant toute la rencontre. L'homme en noir du soir, le Néo-Zélandais Ben O'Keeffe, a enchaîné les décisions pas toujours comprises par les Français et leur public. "Je n'ai pas envie de faire l'aigri qui râle sur l'arbitrage parce qu'il perd le match, mais je ne suis pas sûr que l'arbitrage ait été au niveau de l'enjeu", a souligné Antoine Dupont après la rencontre.

Auteur d'un en-avant volontaire dès les premières minutes de jeu, Eben Etzebeth, impliqué sur le premier essai sud-africain quelques minutes plus tard, aurait pu être temporairement exclu. Les Springboks, qui ont flirté avec les limites du règlement dans presque chaque regroupement, ont aussi été coupables de quelques charges avec les coudes en avant, jamais sanctionnées par l'arbitre. Mais l'officiel a été cohérent avec cet arbitrage tout au long de la rencontre, et les Boks ont su s'y adapter.

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