Chine - Russie : Biden montre les crocs !
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Ils avaient promis de tout se dire... et ont tenu promesse. La première rencontre entre les délégations américaines et chinoises depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche a donné lieu à de vifs échanges jeudi dernier en Alaska. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré ses homologues chinois et, comme prévu, les sujets qui fâchent n'ont pas été mis de côté. "Génocide" contre les Ouïghours, cyberattaques chinoises, répression à Hongkong ou encore pression sur Taiwan, Antony Blinken a listé les sujets qui, selon lui, "menacent (…) la stabilité mondiale".
En réponse, la Chine s'est dit "fermement opposée aux ingérences américaines dans ses affaires intérieures". "Nous prendrons des mesures fermes en représailles", a conclu Yang Jiechi, le plus haut responsable des relations internationales du Parti communiste. Ambiance glaciale.
L'administration Biden semble donc s'inscrire dans la dure ligne de leurs prédécesseurs face à la Chine, ce qui augure des relations houleuses entre les deux superpuissances. Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a cependant rappelé que son pays ne voulait pas d'un "conflit" avec l'empire du Milieu, mais était "ouvert à une compétition rude". Agacé, Yang Jiechi a accusé les Américains d' "imposer leur propre démocratie dans le reste du monde".
Les américains ne sont pas les seuls a pointer du doigt l'autoritarisme chinois. De leur côté, les jeunesses de plusieurs pays asiatiques se révoltent contre les gouvernements qui s'inspirent des valeurs de Pékin. À Hongkong, en Thaïlande ou en Birmanie, ces jeunes se rassemblent sous le hashtag #MilkTeaAlliance, l'alliance "thé au lait", car eux mettent du lait, du sucre ou des boules de tapioca dans leurs thés et en ont fait un symbole politique face à la boisson austère (le thé nature) bue en Chine. Un mouvement de résistance qui reflète les solidarités qui se tissent entre les jeunes militants pro-démocratie de ces pays.
Dans ce contexte géopolitique tendu, aux États-Unis, Joe Biden a qualifié mercredi Vladimir Poutine de "tueur" dans une interview télévisée. Une approche très offensive qui restaure l’image d’une Amérique forte et interventionniste sur la scène internationale après quatre années assez assagies entre Trump et le chef du Kremlin. "C’est celui qui le dit qui l’est !", a simplement rétorqué Vladimir Poutine le lendemain. "Nous défendrons nos propres intérêts et nous travaillerons avec les américains aux conditions qui nous seront avantageuses", a-t-il ensuite rajouté. Des relents de guerre froide qui, là encore, augurent d'un avenir tendu dans les relations de ces deux pays.
Alors, dans ce contexte, que peuvent les américains face à la montée de la Chine ? Le mouvement "Thé au lait" peut-il concrètement oeuvrer pour la démocratie ? Doit-on craindre le retour d'une guerre froide entre les États-Unis et la Russie ?
Invités :
- Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation de recherche stratégique
- Alexandra de Hoop Scheffer, politologue, spécialiste de la politique étrangère américaine.
- Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques
- Nicole Bacharan, historienne et politologue spécialiste des États-Unis
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé