Budget : taxer les riches suffira-t-il ?
C dans l'air- Décryptage & investigation
- 1 h 4 min
- Français
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 2j C dans l'air Harris/Trump : l'Amérique retient son souffle diffusé le 04/11 | 1 h 5 min
- C dans l'air plus que 3j C dans l'air Trump / Harris : l'heure de vérité diffusé le 05/11 | 1 h 5 min
- C dans l'air plus que 4j C dans l'air Trump : son triomphe... nos inquiétudes diffusé le 06/11 | 1 h 4 min
Le Premier ministre réunit tous ses ministres ce vendredi après-midi à Matignon pour un séminaire gouvernemental. L’occasion pour le chef du gouvernement de ressouder son équipe et rappeler ses "méthodes de travail" après une première semaine pour le moins agitée mais aussi de définir les priorités de ces prochains mois. Un conseiller ministériel a expliqué que Michel Barnier aurait demandé à chacun de venir avec ses propositions pour l'aider à construire sa déclaration de politique générale, prévue le 1er octobre. Avec en haut des dossiers : le budget 2025 qui doit être présenté à l’Assemblée le 9 octobre prochain.
Une première équation particulièrement difficile à résoudre pour le Premier ministre et son gouvernement, aussi bien sur le plan politique que sur le plan financier. "Le budget pour 2025 sera sans doute le plus délicat, ou un des plus délicats de la Ve République", a déclaré le Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, en insistant sur la situation des finances publiques lors d'une récente audition à l'Assemblée nationale. Le gouvernement a reconnu hier que la situation des finances publiques est plus dégradée que prévu et que si rien n’est fait, le déficit public risque de dépasser 6 % du PIB cette année, soit deux fois le seuil autorisé par Bruxelles et près de deux points de plus que les prévisions de la précédente équipe. Dit autrement, en six ans, entre 2017 et 2023, les dépenses publiques ont augmenté de 300 milliards d’euros, les recettes publiques de 220 milliards d’euros et le déficit est désormais proche de 180 milliards d’euros.
Economies, coups de rabot, hausses des impôts pour le plus fortunés et les grandes entreprises… Toutes les pistes seraient sur la table pour trouver les 30 milliards nécessaires en 2025 afin de maîtriser notre dépense publique selon une note du Trésor. Mais dépenser moins pour combler le déficit, c'est l'objectif assumé depuis quelques jours par le gouvernement Barnier. Alors quelles coupes budgétaires ? Qui va payer ?
Autre dossier sur la table, celui de la réindustrialisation de la France. "Nous devons redevenir une terre de production industrielle avec des ouvriers, avec des ingénieurs, avec des chercheurs. Nous devons redevenir une terre de production agricole, il s’agit d’une question de souveraineté" avait déclaré le 12 septembre dernier le Premier ministre lors de l'un de ses premiers déplacements en Savoie. Mais comment compte-t-il faire ?
Outre le contexte budgétaire particulièrement tendu, l'état des forces en présence au Palais-Bourbon, sans majorité claire, rend l'exercice incertain et périlleux pour le gouvernement Barnier, déjà menacé par le dépôt d’une motion de censure du NFP. Les chefs des quatre groupes de la coalition de gauche à l’Assemblée, LFI, PS, Ecologiste et social et Gauche démocrate et républicaine (GDR, communistes et ultramarins), se sont entendus pour qu’elle soit déposée après la déclaration de politique générale du Premier ministre et qu’elle soit défendue par un membre du groupe socialiste.
Une question budgétaire qui se pose également au Royaume-Uni où le Premier ministre travailliste, Keir Starmer, est en chute libre dans les sondages après avoir évoqué des finances publiques dans un état "pire" qu’imaginé et un budget, présenté fin octobre, qui sera "douloureux", "Il n’y a pas de décisions faciles à prendre quand on a 22 milliards de livres sterling à trouver", a-t-il dit à The Observer, pointant les gouvernements conservateurs successifs qui ont laissé ce "trou noir" dans les finances publiques. Il a néanmoins promis dimanche lors de l’ouverture du congrès travailliste de protéger les services publics "à genoux" et écarté la mise en œuvre d’une politique d’austérité.
Les experts :
- Elie COHEN - Économiste, directeur de recherche au CNRS, auteur de Souveraineté industrielle
- Gaëlle MACKE - Directrice déléguée de la rédaction - Challenges
- Anne DE GUIGNÉ - Journaliste économique – Le Figaro
- Guillaume DARET - Chef adjoint du service politique - France Télévisions
- Hélène KOHL (en duplex de Berlin) - Journaliste, correspondante en Allemagne.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions