C dans l'air

Les relations franco-russes en question

Après une prise de contact avec les plus puissantes nations du monde au G7, Emmanuel Macron reçoit pour la première fois ce lundi le président russe Vladimir Poutine. L’occasion toute trouvée par l'exécutif français est l’inauguration d’une exposition sur le tsar russe Pierre le Grand, intitulée « Pierre le Grand, un Tsar en France. 1717 » au Grand Trianon de Versailles. Une façon peut-être plus facile pour les deux chefs d’Etat de prendre contact, alors que Vladimir Poutine avait soutenu Marine Le Pen lors de la campagne présidentielle, la recevant même à Moscou.

Il faut « surmonter la méfiance mutuelle » a tout de même déclaré le président russe au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron. Mais certaines réticences pourraient rester insurmontables, en particulier sur les sujets épineux du soutien à Bachar el-Assad en Syrie, ou des interventions en Ukraine dont les deux chefs d’Etat devraient discuter dans la journée. Les positions russes très controversées sur ces thématiques ont précédemment brouillé la communication entre la Russie et la France notamment sous le quinquennat Hollande. Avec Nicolas Sarkozy, les rapports étaient stables, mais restaient froids.

Et il est peu probable que les relations franco-russes se réchauffent dès aujourd’hui. Emmanuel Macron a en effet des griefs personnels contre la Russie, soupçonnée d’être à l’origine des Macron leaks à la veille du second tour de la présidentielle, une cyber-attaque qui l’a mis en danger pour l’élection. Alors, les deux pays resteront-ils bloqués dans un rapport de force ? Vladimir Poutine peut-il réellement devenir un allié de la France ? Emmanuel Macron arrivera-t-il à être clair et ferme sur ses positions face à la Russie ? Ukraine, Syrie, peuvent-ils avancer sur ces dossiers sensibles ?

 

Jean-Dominique Merchet, journaliste spécialiste des questions militaires à L'Opinion

Pascal Boniface, géopolitologue

Laure Mandeville, reporter au Figaro

Eric Fottorino, fondateur de Le 1