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Homéopathie, la fin d'une passion française ?
C dans l'air- 1 h 6 min
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L’homéopathie, véritable médicament ou placebo ? Le débat n’est pas nouveau mais continue de faire rage au sein du corps médical. Le 16 mai dernier, la Haute Autorité de la Santé (HAS) a émis une recommandation « défavorable » au maintien du remboursement des produits homéopathiques. Pour l’institution, qui s’appuie sur l’étude de 1 200 médicaments homéopathiques, ces derniers présentent un « service médical rendu insuffisant » pour prétendre à être remboursés. C’est la parution, en mars 2018, d’une tribune au vitriol dans Le Figaro qui a relancé la polémique. Signé par 124 professionnels de la santé, le document dénonçait les « FakeMed » (pour « fausses médecines »), c’est-à-dire les médecines alternatives considérées comme dénuées de fondement scientifique, dont l’homéopathie. Et c’est suite à cette mise en cause que la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a chargé la HAS de statuer sur le remboursement de l’homéopathie.Le feuilleton autour des petites granules blanches est une véritable bataille scientifique, économique et politique. Désormais, la préconisation de déremboursement de la HAS sera suivie d’une réponse des trois laboratoires pharmaceutiques concernés - Lehning, Weleda et Boiron – qui doivent faire valoir leurs arguments. Par ailleurs, les pro-homéopathie ont lancé, début avril, une riposte avec une pétition qui revendique plus de 607 430 signatures, ce 25 mai, ainsi qu’une vaste campagne de lobbying. Boiron, leader mondial du secteur, fait valoir que ce sont plus de 1 000 emplois, sur les 2 016 que compte le laboratoire, qui seraient menacés en France si le déremboursement des produits homéopathiques se concrétisait.Les trois laboratoires pharmaceutiques misent aussi sur la popularité des petites granules blanches. Car si ses détracteurs rappellent que l’efficacité de l’homéopathie n’est pas prouvée scientifiquement, 72% des Français « croient en ses bienfaits », selon un sondage Odoxa publié en janvier 2019. Et comme le rapporte L’Express, le remboursement de ces médicaments a coûté 126,8 millions d’euros à l’Assurance maladie l’an dernier. De son côté, Agnès Buzyn s’est « engagée à suivre les recommandations » de la HAS lorsque l’institution aura rendu son avis définitif. L’opération préconisée par la Haute Autorité de la Santé pourrait donc avoir un coût financier important pour les patients. Remboursés depuis 1984, les médicaments homéopathiques ont longtemps été pris en charge à hauteur de 65% par la Sécurité sociale, jusqu’à ce que le taux soit abaissé à 35% en 2003, puis à 30% en 2011. Ce débat autour de l’homéopathie s’inscrit dans un contexte de réduction du déficit de la Sécurité sociale. L’an dernier, avec un déficit annuel ramené à 1,2 milliard d’euros, l’Assurance maladie a atteint son meilleur niveau depuis 2001. Mais cette embellie pourrait être de courte de durée. En France, la population vieillit et de plus en plus de personnes ont recourt à des prothèses qui, elles, sont toujours remboursées. Ainsi, en 2018 par exemple, 16 035 000 appareils auditifs ont été vendus, soit une hausse de 6,5% par rapport à l’année précédente. Et c’est pour prendre en compte ces besoins spécifiques, que la réforme « 100% santé » est entrée en vigueur en janvier dernier. Son objectif ? Faire baisser progressivement le prix des prothèses auditives, mais aussi des lunettes et des prothèses dentaires de façon à ce qu’il n’y ait plus de reste à charge à payer sur ces dispositifs pour les patients d’ici à 2021. Le gouvernement va-t-il prendre le risque de supprimer le remboursement des médicaments homéopathiques consommés par des millions de Français ? Faut-il craindre de voir à l’avenir d’autres types de médicaments concernés par le déremboursement ? Avec ces mesures, le déficit de la Sécurité sociale peut-il être résorbé ? Le remboursement des prothèses peut-il faire augmenter le prix des mutuelles ? Invités : - Jean-Marc Daniel, Économiste, professeur associé à l’Ecole Supérieur de Commerce de Paris - Mélanie Gomez, Journaliste, spécialiste des questions de santé sur Europe 1 - Jean-Paul Hamon, Médecin généraliste, Président de la Fédération des médecins de France - Frédéric Saldmann, Médecin cardiologue et nutritionniste
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L’homéopathie, véritable médicament ou placebo ? Le débat n’est pas nouveau mais continue de faire rage au sein du corps médical. Le 16 mai dernier, la Haute Autorité de la Santé (HAS) a émis une recommandation « défavorable » au maintien du remboursement des produits homéopathiques. Pour l’institution, qui s’appuie sur l’étude de 1 200 médicaments homéopathiques, ces derniers présentent un « service médical rendu insuffisant » pour prétendre à être remboursés.
C’est la parution, en mars 2018, d’une tribune au vitriol dans Le Figaro qui a relancé la polémique. Signé par 124 professionnels de la santé, le document dénonçait les « FakeMed » (pour « fausses médecines »), c’est-à-dire les médecines alternatives considérées comme dénuées de fondement scientifique, dont l’homéopathie. Et c’est suite à cette mise en cause que la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a chargé la HAS de statuer sur le remboursement de l’homéopathie.
Le feuilleton autour des petites granules blanches est une véritable bataille scientifique, économique et politique. Désormais, la préconisation de déremboursement de la HAS sera suivie d’une réponse des trois laboratoires pharmaceutiques concernés - Lehning, Weleda et Boiron – qui doivent faire valoir leurs arguments. Par ailleurs, les pro-homéopathie ont lancé, début avril, une riposte avec une pétition qui revendique plus de 607 430 signatures, ce 25 mai, ainsi qu’une vaste campagne de lobbying. Boiron, leader mondial du secteur, fait valoir que ce sont plus de 1 000 emplois, sur les 2 016 que compte le laboratoire, qui seraient menacés en France si le déremboursement des produits homéopathiques se concrétisait.
Les trois laboratoires pharmaceutiques misent aussi sur la popularité des petites granules blanches. Car si ses détracteurs rappellent que l’efficacité de l’homéopathie n’est pas prouvée scientifiquement, 72% des Français « croient en ses bienfaits », selon un sondage Odoxa publié en janvier 2019. Et comme le rapporte L’Express, le remboursement de ces médicaments a coûté 126,8 millions d’euros à l’Assurance maladie l’an dernier.
De son côté, Agnès Buzyn s’est « engagée à suivre les recommandations » de la HAS lorsque l’institution aura rendu son avis définitif. L’opération préconisée par la Haute Autorité de la Santé pourrait donc avoir un coût financier important pour les patients. Remboursés depuis 1984, les médicaments homéopathiques ont longtemps été pris en charge à hauteur de 65% par la Sécurité sociale, jusqu’à ce que le taux soit abaissé à 35% en 2003, puis à 30% en 2011.
Ce débat autour de l’homéopathie s’inscrit dans un contexte de réduction du déficit de la Sécurité sociale. L’an dernier, avec un déficit annuel ramené à 1,2 milliard d’euros, l’Assurance maladie a atteint son meilleur niveau depuis 2001. Mais cette embellie pourrait être de courte de durée. En France, la population vieillit et de plus en plus de personnes ont recourt à des prothèses qui, elles, sont toujours remboursées. Ainsi, en 2018 par exemple, 16 035 000 appareils auditifs ont été vendus, soit une hausse de 6,5% par rapport à l’année précédente. Et c’est pour prendre en compte ces besoins spécifiques, que la réforme « 100% santé » est entrée en vigueur en janvier dernier. Son objectif ? Faire baisser progressivement le prix des prothèses auditives, mais aussi des lunettes et des prothèses dentaires de façon à ce qu’il n’y ait plus de reste à charge à payer sur ces dispositifs pour les patients d’ici à 2021.
Le gouvernement va-t-il prendre le risque de supprimer le remboursement des médicaments homéopathiques consommés par des millions de Français ? Faut-il craindre de voir à l’avenir d’autres types de médicaments concernés par le déremboursement ? Avec ces mesures, le déficit de la Sécurité sociale peut-il être résorbé ? Le remboursement des prothèses peut-il faire augmenter le prix des mutuelles ?
Invités :
- Jean-Marc Daniel, Économiste, professeur associé à l’Ecole Supérieur de Commerce de Paris
- Mélanie Gomez, Journaliste, spécialiste des questions de santé sur Europe 1
- Jean-Paul Hamon, Médecin généraliste, Président de la Fédération des médecins de France
- Frédéric Saldmann, Médecin cardiologue et nutritionniste
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé