C dans l'air
Benalla, le contrat russe et Matignon
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Les rebondissements se succèdent dans l’affaire Benalla et les derniers développements nous emmènent bien loin de la place de la Contrescarpe et de l’intervention musclée le 1er mai dernier de l'ex-garde du corps d’Emmanuel Macron. Après l'épisode des passeports diplomatiques en décembre et celui des enregistrements des discussions entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, révélés par Mediapart la semaine dernière, le parquet national financier (PNF) a confirmé hier l’ouverture d’une enquête pour « corruption ».
Selon Mediapart, ces investigations portent sur un contrat de protection rapprochée signé entre la société de Vincent Crase - ex-employé de LREM et gendarme réserviste - et un sulfureux oligarque russe Iskander Makhmoudov, contrat qui aurait été « négocié » par Alexandre Benalla, « du temps où il était à l'Elysée ». Pour l’occasion, cinq gardes du corps auraient été recrutés. Parmi eux, un militaire qui aurait signé pourtant un contrat certifiant qu'il est libre de tout engagement. Le ministère des Armées a annoncé hier qu’il est « suspendu à titre conservatoire de ses fonctions, avec effet immédiat, en attendant que la lumière soit faite sur ces allégations ». Sa compagne, la chef du groupe de sécurité du Premier ministre, a démissionné de ses fonctions afin d’« écarter toute polémique », a indiqué de son côté Matignon.
La commissaire divisionnaire Marie-Elodie Poitout avait été entendue mercredi par la brigade criminelle. Objet de cette audition, d’après Le Parisien : établir si la supposée entrevue d'Alexandre Benalla et de son ami Vincent Crase, le 26 juillet 2018, dont des extraits sonores ont été publiés par Mediapart, a eu lieu à son domicile. L'intéressée, questionnée par le cabinet d'Édouard Philippe, aurait fermement démenti. Les services du Premier ministre ont par ailleurs réfuté avoir saisi le parquet de Paris, qui avait diligenté lundi une perquisition dans les locaux de Mediapart. Ils ont également indiqué qu'aucune écoute administrative n'a été autorisée « sur cette période » concernant Alexandre Benalla, Vincent Crase, Marie-Elodie Poitou et son compagnon. Ce qui entretient le mystère quant à la nature des enregistrements.
Alors où, comment et qui a enregistré les discussions entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, diffusées par Mediapart ? Que contiennent les sept enregistrements transmis à la justice par le site d’information ? Qui est Iskander Makhmudov, au cœur du contrat russe ? Jusqu’où ira l’affaire Benalla ?
Invités :
- Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro
- Caroline Michel-Aguirre, journaliste, cheffe adjointe du service enquêtes à L’Obs
- Jean-Dominique Merchet, éditorialiste à L’Opinion, spécialiste des questions de défense et de diplomatie
- Jean Garrigues, historien, spécialiste de la vie politique et auteur de « La République incarnée de Leon Gambetta à Emmanuel Macron »
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé