Macron, le boxeur et la crise politique
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Plusieurs centaines de femmes portant des Gilets jaunes se sont rassemblées dimanche à Paris et dans plusieurs villes de France, espérant donner une image plus pacifique de la mobilisation. Mais difficile de faire oublier les violences de la veille. À Paris, ce samedi, on a ainsi vu des individus, certains vêtus de noir, d'autres porteurs de Gilets jaunes, défoncer le portail du ministère abritant notamment le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. À Dijon, une caserne de gendarmerie a également été dégradée. Mais ce sont surtout les images de deux gendarmes violemment pris à partie sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, dans la capitale, qui ont marqué l’acte VIII de la manifestation des Gilets jaunes.
Sur des vidéos largement relayées sur les réseaux sociaux et dans les médias, l’un d’eux est à terre, molesté par un homme portant un manteau et un bonnet noir. Dans une autre vidéo, on voit un homme également habillé en noir attaquer un gendarme derrière son bouclier. Identifié par les autorités, l'agresseur serait un ancien boxeur professionnel, ex-champion de France poids lourds-légers dans les années 2000. Il s’est présenté à la police dans la matinée et a été placé en garde à vue, a fait savoir le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, sur Twitter ce lundi.
L’autre image devenue virale de cette journée de samedi, c’est celle d’un policier commandant divisionnaire frappant deux personnes lors d’une manifestation de Gilets jaunes dans les rues de Toulon. Le parquet de Toulon n’a pas souhaité ouvrir une enquête sur les gestes du policier, le procureur de la République estimant que l’officier avait agi « proportionnellement à la menace ». Mais le préfet du Var Jean-Luc Videlaine a saisi l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) afin de « faire toute la lumière sur les suspicions de violences policières à Toulon », a-t-il tweeté dimanche soir.
Après sept semaines d’une mobilisation entamée le 17 novembre, l’exécutif espérait commencer l’année 2019 en laissant le conflit des Gilets jaunes derrière lui. Mais ce week-end a montré que les mesures annoncées en fin d’année par le gouvernement n’ont pas éteint la protestation. Ce 5 janvier, pour le huitième samedi d’affilée, ils étaient quelque 50 000 à manifester, à Paris ou en province selon les autorités. Une mobilisation moins importante que fin novembre ou début décembre, mais qui n’en est pas moins tenace et témoigne que le mouvement s’enracine. D’ailleurs, si une partie des protestataires semble aller de plus en plus loin dans la violence, d’autres tentent de s’organiser en mouvement politique. Réunis samedi à Marseille dans un local prêté par La Provence, des Gilets jaunes venus de toute la France ont ainsi annoncé la création d’un mouvement national, baptisé « Gilets jaunes, le mouvement » où « le citoyen va décider de tout », aussitôt contesté par certains d’entre eux. De son côté, l’exécutif durcit le ton. Sur son compte Twitter, Emmanuel Macron a dénoncé la « violence » en France durant l’acte VIII de la mobilisation des Gilets jaunes. D’après le président de la République, « ceux qui commettent ces actes oublient le cœur de notre pacte civique ». Par ailleurs, le Premier ministre sera ce soir l'invité du 20 Heures de TF1 pour annoncer de nouvelles mesures « d'ordre public ».
Fichier, durcissement des sanctions… comment l’exécutif entend-il répondre à la violence ? Quel avenir pour le mouvement des Gilets jaunes en 2019 ?
Invités
Claude Weill - Editorialiste politique à Nice-Matin / Var-Matin
Soazig Quéméner - Rédactrice en chef du service politique de Marianne
Jérôme Fourquet - Directeur du département Opinion de l’institut de sondages IFOP
Emmanuelle Anizon - Grand reporter à L’Obs
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé