Missile russe en Pologne... L'OTAN prête à riposter ?
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La Russie persiste et signe. Après les accusations de Vladimir Poutine contre l'Ukraine, selon lui impliquée dans l'attentat revendiqué par l'organisation État islamique, le directeur des services de sécurité russes (FSB) a accusé mardi les pays occidentaux d’avoir facilité l’attentat de Moscou. "Nous pensons que l’action a été préparée à la fois par des islamistes radicaux eux-mêmes et, bien entendu, facilitée par les services secrets occidentaux et que les services secrets ukrainiens eux-mêmes sont directement impliqués", a affirmé Alexandre Bortnikov. Il a, par ailleurs, affirmé que les assaillants présumés, arrêtés samedi, étaient "attendus" en Ukraine pour y être accueillis "en héros". Le chef du FSB, proche de Vladimir Poutine, n’a toutefois pas fourni de preuves pour étayer ses accusations démenties par l’Ukraine, la France, l'Italie et la Grande Bretagne qui dénoncent depuis plusieurs jours les manipulations du Kremlin. Et ce alors que le récit officiel de l'attaque de vendredi semble de plus en plus confus.
Même le président biélorusse a ajouté de la confusion, en assurant hier que les auteurs de l’attaque contre le Crocus City Hall, qui a fait 144 morts, ont essayé initialement de fuir vers la Biélorussie. "Ils n'ont pas pu entrer en Biélorussie. Ils ont vu cela et donc ils ont changé de route et sont partis vers la frontière russo-ukrainienne", a déclaré Alexandre Loukachenko. Une version qui contredit en partie celle du président russe qui continue à pointer du doigt l’Ukraine, intensément bombardée.
Ces derniers jours, des frappes de missiles se multiplient dans les régions de Kharkiv et de Kherson mais aussi à Kiev, où au moins une dizaine de personnes ont été blessées. Le président Volodymyr Zelensky a réitéré son appel à ses alliés occidentaux, pour qu'ils fournissent davantage de munitions et de systèmes de défense aérienne. Mais à quelques mois de l’élection présidentielle aux États-Unis, le président Joe Biden ne parvient toujours pas à convaincre les Républicains de voter une aide supplémentaire de 60 milliards d’euros et l’Europe peine à tenir ses engagements. Selon les services de renseignement occidentaux, Moscou fabriquerait désormais près de 3 millions d’obus par an, soit 250 000 par mois. Un nombre qui s’avère près de trois fois plus élevé que la production américaine et européenne. Dans ce contexte, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a déclaré ce mardi être prêt à réquisitionner "des personnels, des stocks ou des outils de productions" voire à "imposer aux industriels d’accorder la priorité aux besoins militaires".
Parallèlement, la Pologne a dénoncé la violation de son espace aérien par un des missiles russes dimanche et a indiqué que l’Otan envisage la possibilité d'abattre les missiles russes qui s'approcheraient trop des frontières de l'Alliance atlantique.
Nos invités :
Vincent Hugeux, Journaliste indépendant, essayiste, Spécialiste des enjeux internationaux
Général Patrick Dutartre, Général de l’armée de l’Air et de l’Espace, ancien pilote de chasse
Pierre Haroche, Maître de conférences en sécurité internationale, Université Queen Mary de Londres
Annie Daubenton, Journaliste-essayiste, auteure de "Ukraine, les métamorphoses de l’indépendance"
Paul Gogo, (en duplex)Journaliste - Correspondant à Moscou
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions