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Attentat à Paris : Les raisons d'un "ratage"
C dans l'air- 1 h 4 min
- Français
- indisponible
- tous publics
La France a été une nouvelle fois touchée le week-end dernier par une attaque terroriste. Un jeune homme, un touriste germano-philippin, a été tué et deux autres personnes ont été blessées. Les faits se sont déroulés à Paris samedi soir sur un lieu touristique, à proximité de la tour Eiffel. L'auteur présumé de l'attaque, interpellé peu après, est toujours en garde à vue. Il s'agit d’Armand Rajabpour-Miyandoab, un Français né en 1997 en région parisienne, de parents iraniens, fiché S pour radicalisation islamiste. L'homme a fait allégeance à l'organisation État islamique dans une vidéo. Déjà condamné pour des faits en lien avec le terrorisme commis en 2015-2016, il souffre de troubles psychiatriques. Un profil qui concentre les nombreuses problématiques liées à la radicalisation, au terrorisme islamique et au suivi psychiatrique. Converti à l’Islam à 17 ans, il est étudiant en biologie lorsqu’il est interpelé en 2016, soupçonné de vouloir mener une attaque dans le quartier d'affaires de La Défense à Paris, sur incitation d’un djihadiste établi en Syrie, Maximilien Thibault, ancien membre de Forsane Alizza. Il projetait également de rejoindre le groupe État islamique en Syrie. Armand Rajabpour-Miyandoab est condamné à cinq ans de prison dont un avec sursis. Il suit un traitement médical pour des troubles psychiatriques importants tout au long de sa détention et après sa sortie. En 2020, quelques mois après sa libération de prison, il s'était présenté au commissariat, affirmant avoir échangé sur les réseaux sociaux quelques semaines plus tôt avec le futur assassin de Samuel Paty. Le parquet national antiterroriste demande alors une nouvelle expertise psychiatrique. Il est soumis à une injonction de soins jusqu’à la fin de sa mise à l’épreuve en avril dernier. Son évolution semble alors rassurante. Néanmoins fin octobre sa mère alerte la police, inquiète de voir son fils se replier sur lui-même a fait savoir le procureur antiterroriste Jean-François Ricard, avant de relever qu'"aucun élément ne nécessitait de nouvelles poursuites pénales". Le ministre de l'Intérieur a dénoncé un ratage dans le suivi psychiatrique du suspect. Gérald Darmanin a également dit souhaiter que les préfets puissent ordonner des soins ou un internement des personnes radicalisées pour les empêcher de passer à l’acte. Selon lui, 30 % des personnes suivies pour islam radical le sont également pour des troubles psychiatriques. De son côté, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a estimé que le parcours médical, administratif et pénal de l'assaillant est conforme à ce qui a été prescrit et à l'état du droit. S'interrogeant sur une nouvelle adaptation du droit, l'exécutif semble une nouvelle fois sous pression notamment à l'approche des Jeux olympiques. La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera a toutefois assuré, ce lundi sur France Inter, que délocaliser la cérémonie d'ouverture des JO, prévue sur la Seine à Paris l'été prochain, n'était pas "une hypothèse" actuellement envisagée. "On n'a pas de plan B, on a un plan A dans lequel il y a plusieurs plans Bis", a-t-elle affirmé, ajoutant : la "menace terroriste et notamment la menace islamiste existe". Cependant, "elle n’est pas nouvelle et elle n'est ni spécifique à la France, ni spécifique aux Jeux". La ministre a également assuré mettre "tout en ordre pour la réduire au maximum avec un état de vigilance absolu". Nos invités : - Christophe Barbier, Éditorialiste politique, Conseiller de la rédaction - "Franc-Tireur" - Audrey Goutard, Journaliste-spécialiste des faits de société - France Télévisions - Marc Hecker, Directeur de recherche à l’IFRI, Co-auteur de "La Guerre de vingt ans. Djihadisme et contre-terrorisme au XXIe siècle" - Driss Aït Youssef, Docteur en droit public - Spécialiste des questions de sécurité globale
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La France a été une nouvelle fois touchée le week-end dernier par une attaque terroriste. Un jeune homme, un touriste germano-philippin, a été tué et deux autres personnes ont été blessées. Les faits se sont déroulés à Paris samedi soir sur un lieu touristique, à proximité de la tour Eiffel. L'auteur présumé de l'attaque, interpellé peu après, est toujours en garde à vue. Il s'agit d’Armand Rajabpour-Miyandoab, un Français né en 1997 en région parisienne, de parents iraniens, fiché S pour radicalisation islamiste. L'homme a fait allégeance à l'organisation État islamique dans une vidéo. Déjà condamné pour des faits en lien avec le terrorisme commis en 2015-2016, il souffre de troubles psychiatriques. Un profil qui concentre les nombreuses problématiques liées à la radicalisation, au terrorisme islamique et au suivi psychiatrique.
Converti à l’Islam à 17 ans, il est étudiant en biologie lorsqu’il est interpelé en 2016, soupçonné de vouloir mener une attaque dans le quartier d'affaires de La Défense à Paris, sur incitation d’un djihadiste établi en Syrie, Maximilien Thibault, ancien membre de Forsane Alizza. Il projetait également de rejoindre le groupe État islamique en Syrie. Armand Rajabpour-Miyandoab est condamné à cinq ans de prison dont un avec sursis. Il suit un traitement médical pour des troubles psychiatriques importants tout au long de sa détention et après sa sortie.
En 2020, quelques mois après sa libération de prison, il s'était présenté au commissariat, affirmant avoir échangé sur les réseaux sociaux quelques semaines plus tôt avec le futur assassin de Samuel Paty. Le parquet national antiterroriste demande alors une nouvelle expertise psychiatrique. Il est soumis à une injonction de soins jusqu’à la fin de sa mise à l’épreuve en avril dernier. Son évolution semble alors rassurante. Néanmoins fin octobre sa mère alerte la police, inquiète de voir son fils se replier sur lui-même a fait savoir le procureur antiterroriste Jean-François Ricard, avant de relever qu'"aucun élément ne nécessitait de nouvelles poursuites pénales".
Le ministre de l'Intérieur a dénoncé un ratage dans le suivi psychiatrique du suspect. Gérald Darmanin a également dit souhaiter que les préfets puissent ordonner des soins ou un internement des personnes radicalisées pour les empêcher de passer à l’acte. Selon lui, 30 % des personnes suivies pour islam radical le sont également pour des troubles psychiatriques. De son côté, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a estimé que le parcours médical, administratif et pénal de l'assaillant est conforme à ce qui a été prescrit et à l'état du droit.
S'interrogeant sur une nouvelle adaptation du droit, l'exécutif semble une nouvelle fois sous pression notamment à l'approche des Jeux olympiques. La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera a toutefois assuré, ce lundi sur France Inter, que délocaliser la cérémonie d'ouverture des JO, prévue sur la Seine à Paris l'été prochain, n'était pas "une hypothèse" actuellement envisagée. "On n'a pas de plan B, on a un plan A dans lequel il y a plusieurs plans Bis", a-t-elle affirmé, ajoutant : la "menace terroriste et notamment la menace islamiste existe". Cependant, "elle n’est pas nouvelle et elle n'est ni spécifique à la France, ni spécifique aux Jeux". La ministre a également assuré mettre "tout en ordre pour la réduire au maximum avec un état de vigilance absolu".
Nos invités :
- Christophe Barbier, Éditorialiste politique, Conseiller de la rédaction - "Franc-Tireur"
- Audrey Goutard, Journaliste-spécialiste des faits de société - France Télévisions
- Marc Hecker, Directeur de recherche à l’IFRI, Co-auteur de "La Guerre de vingt ans. Djihadisme et contre-terrorisme au XXIe siècle"
- Driss Aït Youssef, Docteur en droit public - Spécialiste des questions de sécurité globale
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions