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Antisémitisme : La marche... et le retour de la haine
C dans l'air- 1 h 4 min
- Français
- indisponible
- tous publics
Plus de 1 000 actes antisémites en France depuis les attaques du Hamas le 7 octobre en Israël. Face à cette inquiétante recrudescence, deux des plus hauts personnages de l’Etat, la présidente de l’Assemblée nationale et celui du Sénat ont lancé un appel inédit pour une marche contre l’antisémitisme ce dimanche 12 novembre. "Une marche pour la République et contre l'antisémitisme. Une marche pour la France des droits de l'homme et pour la nation réunie. Une marche des citoyens pour dénoncer les porteurs de haine. Une marche pour la libération des otages dont huit de nos compatriotes", résument Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet. Tous les partis sont conviés à cette marche civique qui ralliera l’Assemblée nationale au Sénat. Et l'un des premiers à avoir dit qu’il y participera est le Rassemblement national. Marine Le Pen a confirmé sa présence ce matin sur RTL ainsi que celle de tous les élus de la formation d’extrême droite et a appelé l'ensemble de ses électeurs à se joindre dimanche à la marche contre l'antisémitisme. Interrogée sur le passé du RN, héritier du Front national co-fondé par son père, Jean-Marie Le Pen, avec un ancien Waffen-SS, elle a expliqué qu'elle avait opéré une "séparation". Le président du RN Jordan Bardella avait de son côté estimé dimanche que Jean-Marie Le Pen, condamné à plusieurs reprises pour antisémitisme, n'était pas antisémite. De quoi provoquer un tollé. Pour la gauche et le gouvernement, la formation de Marine Le Pen n’a rien à y faire. "La justice française a condamné Jean-Marie Le Pen pour antisémitisme ; en ce sens, le RN n’a pas sa place à cette manifestation", a affirmé le porte-parole du gouvernement, qui a aussi "déploré que le président du RN [Jordan Bardella] soit incapable de couper avec les racines antisémites" de son parti, en niant l’antisémitisme de son fondateur. Olivier Véran a également appelé à l’"apaisement et à l’unité nationale" afin de combattre "toutes les formes d’antisémitisme, toutes les formes de violence" et a confirmé la présence de plusieurs ministres dimanche, à commencer par Élisabeth Borne. La participation du RN suscite également des remous chez les parlementaires de la majorité présidentielle. "J’appelle solennellement à ne pas être les complices de la banalisation d’un parti fondé par des antisémites", a ainsi réagi le président de Renaissance. Stéphane Séjourné a précisé que son parti sera bien présent dimanche mais qu’il ne défilera "pas derrière la même banderole" que le Rassemblement national. Pour sa part, la France insoumise a indiqué ne pas s’y rendre. "Lutter contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d’un parti qui trouve ses origines dans l’histoire de la collaboration avec le nazisme", a jugé le mouvement dans un communiqué de presse. Mais dans un tweet cinglant, son leader Jean-Luc Mélenchon a tranché à sa façon : "Les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous", a-t-il lancé, dans une allusion aux bombardements israéliens sur Gaza. Dénonçant des "propos excessifs", le secrétaire national du Parti communiste a assuré que sa formation politique avait "coupé" avec le leader de la France insoumise."La NUPES est enterrée, ce n'est plus un sujet" a-t-il dit. Fabien Roussel a également demandé à ce que les "contours de ce rassemblement soient clarifiés. Le RN, au regard de son histoire, n’a pas sa place dans un tel rassemblement. Pour ma part, je ne défilerai pas à ses côtés (…) Je vais rencontrer les autres responsables des forces de gauche républicaine. Nous défilerons peut-être à un autre endroit mais pas avec le RN c’est impossible" a ajouté le communiste. Si cette marche devait être celle de la concorde nationale, elle vire pour l’heure à la discorde dans la classe politique française alors que les actes antisémites sont en forte recrudescence depuis un mois en France mais aussi chez nos voisins européens notamment au Royaume-Uni et en Allemagne. Alors comment lutter contre la montée des actes anti-juifs en France ? Pourquoi la marche contre l’antisémitisme divise-t-elle la classe politique ? Qui ira, qui n’ira pas ? Et comment réagissent nos voisins européens, notamment Britanniques et Allemands, confrontés eux aussi à une recrudescence des actes antisémites ? Nos invités : - Nathalie Schuck, Grand reporter - "Le Point" - Raphaëlle Bacqué, Grand reporter - "Le Monde" - Jean Garrigues, Historien, président du Comité d’histoire parlementaire et politique - Marc Hecker, Directeur de la recherche à l’IFRI, auteur de "Intifada française"
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Plus de 1 000 actes antisémites en France depuis les attaques du Hamas le 7 octobre en Israël. Face à cette inquiétante recrudescence, deux des plus hauts personnages de l’Etat, la présidente de l’Assemblée nationale et celui du Sénat ont lancé un appel inédit pour une marche contre l’antisémitisme ce dimanche 12 novembre.
"Une marche pour la République et contre l'antisémitisme. Une marche pour la France des droits de l'homme et pour la nation réunie. Une marche des citoyens pour dénoncer les porteurs de haine. Une marche pour la libération des otages dont huit de nos compatriotes", résument Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet.
Tous les partis sont conviés à cette marche civique qui ralliera l’Assemblée nationale au Sénat. Et l'un des premiers à avoir dit qu’il y participera est le Rassemblement national. Marine Le Pen a confirmé sa présence ce matin sur RTL ainsi que celle de tous les élus de la formation d’extrême droite et a appelé l'ensemble de ses électeurs à se joindre dimanche à la marche contre l'antisémitisme. Interrogée sur le passé du RN, héritier du Front national co-fondé par son père, Jean-Marie Le Pen, avec un ancien Waffen-SS, elle a expliqué qu'elle avait opéré une "séparation". Le président du RN Jordan Bardella avait de son côté estimé dimanche que Jean-Marie Le Pen, condamné à plusieurs reprises pour antisémitisme, n'était pas antisémite.
De quoi provoquer un tollé. Pour la gauche et le gouvernement, la formation de Marine Le Pen n’a rien à y faire. "La justice française a condamné Jean-Marie Le Pen pour antisémitisme ; en ce sens, le RN n’a pas sa place à cette manifestation", a affirmé le porte-parole du gouvernement, qui a aussi "déploré que le président du RN [Jordan Bardella] soit incapable de couper avec les racines antisémites" de son parti, en niant l’antisémitisme de son fondateur. Olivier Véran a également appelé à l’"apaisement et à l’unité nationale" afin de combattre "toutes les formes d’antisémitisme, toutes les formes de violence" et a confirmé la présence de plusieurs ministres dimanche, à commencer par Élisabeth Borne. La participation du RN suscite également des remous chez les parlementaires de la majorité présidentielle. "J’appelle solennellement à ne pas être les complices de la banalisation d’un parti fondé par des antisémites", a ainsi réagi le président de Renaissance. Stéphane Séjourné a précisé que son parti sera bien présent dimanche mais qu’il ne défilera "pas derrière la même banderole" que le Rassemblement national.
Pour sa part, la France insoumise a indiqué ne pas s’y rendre. "Lutter contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d’un parti qui trouve ses origines dans l’histoire de la collaboration avec le nazisme", a jugé le mouvement dans un communiqué de presse. Mais dans un tweet cinglant, son leader Jean-Luc Mélenchon a tranché à sa façon : "Les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous", a-t-il lancé, dans une allusion aux bombardements israéliens sur Gaza.
Dénonçant des "propos excessifs", le secrétaire national du Parti communiste a assuré que sa formation politique avait "coupé" avec le leader de la France insoumise."La NUPES est enterrée, ce n'est plus un sujet" a-t-il dit. Fabien Roussel a également demandé à ce que les "contours de ce rassemblement soient clarifiés. Le RN, au regard de son histoire, n’a pas sa place dans un tel rassemblement. Pour ma part, je ne défilerai pas à ses côtés (…) Je vais rencontrer les autres responsables des forces de gauche républicaine. Nous défilerons peut-être à un autre endroit mais pas avec le RN c’est impossible" a ajouté le communiste.
Si cette marche devait être celle de la concorde nationale, elle vire pour l’heure à la discorde dans la classe politique française alors que les actes antisémites sont en forte recrudescence depuis un mois en France mais aussi chez nos voisins européens notamment au Royaume-Uni et en Allemagne.
Alors comment lutter contre la montée des actes anti-juifs en France ? Pourquoi la marche contre l’antisémitisme divise-t-elle la classe politique ? Qui ira, qui n’ira pas ? Et comment réagissent nos voisins européens, notamment Britanniques et Allemands, confrontés eux aussi à une recrudescence des actes antisémites ?
Nos invités :
- Nathalie Schuck, Grand reporter - "Le Point"
- Raphaëlle Bacqué, Grand reporter - "Le Monde"
- Jean Garrigues, Historien, président du Comité d’histoire parlementaire et politique
- Marc Hecker, Directeur de la recherche à l’IFRI, auteur de "Intifada française"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions