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Israël : le choc et la guerre
C dans l'air- 1 h 4 min
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Israël en état de guerre. Des dizaines de roquettes ont été tirées sur le pays depuis la bande de Gaza ce matin. "Nous avons décidé de mettre un terme à tous les crimes de l'occupation", a déclaré Mohammad Deif, le leader de la branche militaire du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza. Il a revendiqué le tir de "plus de 5 000 roquettes" pour lancer l’opération "Déluge Al-Aqsa". "Trop c’est trop", a-t-il justifié avant d’exhorter tous les Palestiniens à affronter Israël. Ces événements mettent fin à une trêve respectée depuis mai entre Israël et ce territoire. Un décompte provisoire des services d’urgence israéliens fait état d’au moins 40 morts israéliens et environ 779 blessés. "Nous sommes en guerre", a dit le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, dans un message vidéo avertissant que le Hamas paierait "un prix sans précédent". Le ministre de la défense israélien, Yoav Galant, a qualifié l’attaque du Hamas de "grave erreur". Il a également affirmé que les soldats israéliens "sont en train de combattre l’ennemi à chaque endroit". Il a approuvé le rappel des réservistes. Car en riposte à l’offensive du Hamas, Israël a lancé l’opération "Glaives de fer" et commencé à bombarder Gaza. Plusieurs dizaines d’avions de combat frappent des cibles de l’organisation islamiste sur ce territoire. Neuf morts côté palestinien ont pour l’heure été dénombrés à Gaza. L’armée israélienne a par ailleurs fait état de l’infiltration d’"un nombre indéterminé de terroristes" sur le territoire du pays à partir de la bande de Gaza. L’ambassade américaine a déclaré se trouver "aux côtés d’Israël". Le chef de la diplomatie européenne Josep Borell a dénoncé la prise d’otage de civils par le Hamas, en violation du droit international et a réclamé leur libération. Le Hezbollah pro-iranien au Liban, qui dispose d’une puissante branche armée, a revanche félicité le mouvement islamiste Hamas pour son "opération héroïque à grande échelle". Emmanuel Macron a de son côté déclaré qu’il "condamne fermement les attaques terroristes" survenues en Israël. Dans la région, 75 ans après sa fondation, l’État hébreu n’est toujours pas reconnu par la majorité de ses voisins. La "normalisation", soit la reconnaissance de l’État d’Israël et l’établissement de relations diplomatiques avec lui, a longtemps été impensable dans le monde arabe, au nom du soutien à la cause palestinienne. Quelques pays arabes ont toutefois franchi le pas ces dernières années, fortement encouragés par les États-Unis. Après l’Egypte en 1979, la Jordanie en 1994, la Mauritanie en 1999, les Émirats arabes unis et Bahreïn signent des traités de paix bilatéraux avec Israël en 2020. Avec plus de remous, le Maroc et le Soudan se sont également rapprochés d’Israël. Actuellement, des négociations sont très avancées entre Israël et l’Arabie Saoudite, la puissante monarchie pétrolière. Ces violences surviennent à un moment où la société israélienne est déjà sous tension. De nombreux citoyens dénoncent une radicalisation de l’exécutif. Une réforme de la justice est au centre de vives inquiétudes. Elle transférerait plusieurs prérogatives du pouvoir judiciaire à l’exécutif, donc au gouvernement. L’opposition juge que l’état de droit dans le pays est menacé. Malgré des manifestations monstre, la rue n’a pas été entendue. La loi a en effet été votée par la Knesset, le Parlement du pays, en juillet. Elle est examinée depuis plusieurs semaines par les quinze juges de la Cour suprême. Si ces derniers censurent la loi, le pays pourrait se trouver au bord d’une grave crise constitutionnelle. Comment Israël va-t-il riposter à l’attaque du Hamas ? De quels moyens militaires dispose l’organisation islamiste au pouvoir à Gaza ? Comment les pays de la région vont-ils réagir à la crise en cours ? Comment le gouvernement israélien, déjà contesté par une profonde crise politique interne, va-t-il répondre à la situation actuelle ? Nos invités : - Pierre Haski, Chroniqueur international - France Inter et "L’Obs" - Frédéric Metezeau, Journaliste à la cellule investigation de Radio-France, ancien correspondant en Israël - Ziad Majed, Politologue – Spécialiste du Proche-Orient - Tamar Sebok, Correspondante à Paris du quotidien YediothAhronoth.
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Israël en état de guerre. Des dizaines de roquettes ont été tirées sur le pays depuis la bande de Gaza ce matin.
"Nous avons décidé de mettre un terme à tous les crimes de l'occupation", a déclaré Mohammad Deif, le leader de la branche militaire du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza. Il a revendiqué le tir de "plus de 5 000 roquettes" pour lancer l’opération "Déluge Al-Aqsa".
"Trop c’est trop", a-t-il justifié avant d’exhorter tous les Palestiniens à affronter Israël. Ces événements mettent fin à une trêve respectée depuis mai entre Israël et ce territoire.
Un décompte provisoire des services d’urgence israéliens fait état d’au moins 40 morts israéliens et environ 779 blessés.
"Nous sommes en guerre", a dit le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, dans un message vidéo avertissant que le Hamas paierait "un prix sans précédent".
Le ministre de la défense israélien, Yoav Galant, a qualifié l’attaque du Hamas de "grave erreur". Il a également affirmé que les soldats israéliens "sont en train de combattre l’ennemi à chaque endroit". Il a approuvé le rappel des réservistes.
Car en riposte à l’offensive du Hamas, Israël a lancé l’opération "Glaives de fer" et commencé à bombarder Gaza. Plusieurs dizaines d’avions de combat frappent des cibles de l’organisation islamiste sur ce territoire. Neuf morts côté palestinien ont pour l’heure été dénombrés à Gaza.
L’armée israélienne a par ailleurs fait état de l’infiltration d’"un nombre indéterminé de terroristes" sur le territoire du pays à partir de la bande de Gaza.
L’ambassade américaine a déclaré se trouver "aux côtés d’Israël". Le chef de la diplomatie européenne Josep Borell a dénoncé la prise d’otage de civils par le Hamas, en violation du droit international et a réclamé leur libération.
Le Hezbollah pro-iranien au Liban, qui dispose d’une puissante branche armée, a revanche félicité le mouvement islamiste Hamas pour son "opération héroïque à grande échelle". Emmanuel Macron a de son côté déclaré qu’il "condamne fermement les attaques terroristes" survenues en Israël.
Dans la région, 75 ans après sa fondation, l’État hébreu n’est toujours pas reconnu par la majorité de ses voisins.
La "normalisation", soit la reconnaissance de l’État d’Israël et l’établissement de relations diplomatiques avec lui, a longtemps été impensable dans le monde arabe, au nom du soutien à la cause palestinienne. Quelques pays arabes ont toutefois franchi le pas ces dernières années, fortement encouragés par les États-Unis.
Après l’Egypte en 1979, la Jordanie en 1994, la Mauritanie en 1999, les Émirats arabes unis et Bahreïn signent des traités de paix bilatéraux avec Israël en 2020. Avec plus de remous, le Maroc et le Soudan se sont également rapprochés d’Israël. Actuellement, des négociations sont très avancées entre Israël et l’Arabie Saoudite, la puissante monarchie pétrolière.
Ces violences surviennent à un moment où la société israélienne est déjà sous tension. De nombreux citoyens dénoncent une radicalisation de l’exécutif. Une réforme de la justice est au centre de vives inquiétudes. Elle transférerait plusieurs prérogatives du pouvoir judiciaire à l’exécutif, donc au gouvernement. L’opposition juge que l’état de droit dans le pays est menacé. Malgré des manifestations monstre, la rue n’a pas été entendue. La loi a en effet été votée par la Knesset, le Parlement du pays, en juillet. Elle est examinée depuis plusieurs semaines par les quinze juges de la Cour suprême.
Si ces derniers censurent la loi, le pays pourrait se trouver au bord d’une grave crise constitutionnelle.
Comment Israël va-t-il riposter à l’attaque du Hamas ? De quels moyens militaires dispose l’organisation islamiste au pouvoir à Gaza ? Comment les pays de la région vont-ils réagir à la crise en cours ? Comment le gouvernement israélien, déjà contesté par une profonde crise politique interne, va-t-il répondre à la situation actuelle ?
Nos invités :
- Pierre Haski, Chroniqueur international - France Inter et "L’Obs"
- Frédéric Metezeau, Journaliste à la cellule investigation de Radio-France, ancien correspondant en Israël
- Ziad Majed, Politologue – Spécialiste du Proche-Orient
- Tamar Sebok, Correspondante à Paris du quotidien YediothAhronoth.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions