Ukraine : des marques françaises du côté russe ?
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Plus de 150 représentants gouvernementaux participent, à partir de ce vendredi et jusqu’à dimanche, à la 59e édition de la conférence de Munich sur la sécurité mondiale. Une grand-messe qui se tient depuis 1963 dans la capitale bavaroise dominée cette année par la guerre en Ukraine, près d'un an après le début de l'invasion russe dans le pays, et les tensions croissantes entre Pékin et Washington.
Le chancelier allemand Olaf Scholz, le président Emmanuel Macron, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi, la vice-présidente américaine Kamala Harris, le chef de la diplomatie Antony Blinken ainsi que le chef de l’Otan Jens Stoltenberg, qui quittera ses fonctions à l’automne, seront présents à cette conférence décrite souvent comme le "Davos de la défense". Aucun responsable russe n’a en revanche été invité cette année car Poutine a "rompu avec la civilisation" a expliqué le président de la conférence, Christoph Heusgen. Toutefois, Moscou a fait entendre sa voix en accusant Washington d'inciter l'Ukraine à l'escalade du conflit et en affirmant que les États-Unis étaient désormais directement impliqués dans la guerre parce que des "fous" rêvaient de vaincre la Russie.
Les dirigeants occidentaux ont renouvelé une nouvelle fois leur engagement à soutenir Kiev aussi longtemps qu’il le faudra pour repousser l’agression russe, engagée le 24 février 2022, à la fois financièrement et militairement. Car le conflit s’enlise actuellement dans l'Est et notamment à Bakhmout où les combats ont redoublé d’intensité ces dernières semaines. "La nouvelle offensive russe a déjà commencé en Ukraine. Nous sommes déjà en train d’y assister" a alerté cette semaine le secrétaire général de l’OTAN. Le Kremlin procède à de nouveaux envois massifs de soldats, "des centaines et des centaines de troupes supplémentaires (…) Nous devons être préparés pour le long terme, cela peut durer de très nombreuses années", a également averti Jens Stoltenberg au moment où la question des livraisons d’armes et notamment des munitions est devenue la priorité et le problème des alliés. Car en moyenne, depuis le début de l'invasion, l'armée russe a tiré plus de 20 000 obus par jour et les canons ukrainiens en ont consommé près de 5 000, mais il ne s'agit que d'une moyenne. Or le problème est que l’Ukraine utilise plus de munitions que l’Alliance ne peut en produire pour l’instant.
Dans le même temps, le Président ukrainien a reconnu une situation compliquée dans l’Est du pays et a appelé ce vendredi les alliés à "accélérer" le soutien à l'Ukraine. "Nous avons besoin de vitesse. Vitesse pour conclure nos accords, vitesse des livraisons pour renforcer notre combat, vitesse des décisions pour limiter le potentiel russe. Il n'y a pas d'alternative à la vitesse, car c'est d'elle que dépend la vie", a fait valoir Volodymyr Zelensky lors d'une intervention vidéo devant la Conférence de Munich. "Il est clair que l'Ukraine ne sera pas la dernière étape" de Vladimir Poutine. "Il va poursuivre (son offensive) vers d'autres États de l'ex-bloc soviétique", a-t-il prévenu.
Les autorités ukrainiennes avaient indiqué mercredi avoir abattu plusieurs "ballons" envoyés par la Russie pour tester ses systèmes de défense anti-aérienne à Kiev, au lendemain de la fermeture de l'espace aérien moldave pour une raison similaire.
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kuleba a par ailleurs accusé ce vendredi le groupe Auchan d’être devenu une "arme à part entière de l’agression russe" après la publication d’une enquête journalistique accusant le distributeur alimentaire français d’avoir contribué à l’effort de guerre de Moscou. Selon des documents obtenus par l’ONG Bellingcat, le site d’investigation "The Insider" et "Le Monde", la société française, qui a fait le choix de poursuivre ses activités sur le territoire russe malgré l’offensive en Ukraine, aurait livré gratuitement des marchandises à l’armée de Vladimir Poutine. La direction du groupe dément.
Autre sujet au menu de cette conférence : les tensions entre les États-Unis et la Chine, exacerbées ces dernières semaines par le survol du sol américain par des ballons chinois. Pékin a insisté sur le fait qu’il s’agissait d’un ballon à usage civil et a riposté en accusant les États-Unis de faire voler des ballons au-dessus de leur territoire. Antony Blinken avait reporté sa visite en Chine dans la foulée. Il envisagerait néanmoins de rencontrer le diplomate chinois, Wang Yi, présent à Munich, ce qui serait leur premier entretien en tête-à-tête depuis que les États-Unis ont abattu ce qu'ils considèrent comme un ballon espion chinois et d'autres objets volants.
Nos experts :
- Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales - France Inter
- Elsa Vidal, rédactrice en chef de la rédaction en langue russe - RFI
- Guillaume Ancel, ancien officier de l’armée française
- Anne De Tinguy, professeur d’université émérite à l’INALCO, chercheuse au CERI (Centre de recherches internationales)
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé