Réforme : la rue dit non… Et la droite ?
C dans l'air- 1 h 4 min
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Après deux journées de manifestations massives contre la réforme des retraites et avant celles du 7 et 11 février, la Premier ministre était l’invitée hier soir de l’émission l'Événement sur France 2. L’occasion pour la cheffe du gouvernement de faire (encore) de la "pédagogie" sur cette réforme qu’elle juge "indispensable" et de se montrer inflexible sur le recul de l’âge légal à 64 ans, malgré son rejet par 64 % des Français.
"J'entends les réticences, les inquiétudes, les questions", a déclaré Élisabeth Borne. "Demander aux Français de travailler plus longtemps, c'est un effort", a-t-elle concédé, "mais si on ne fait pas cette réforme, c'est notre système de répartition qui ne tiendra pas". Reconnaissant que le texte vise d’abord "l’équilibre", et ensuite "la répartition de l’effort", elle a assuré : "Cette réforme, elle se fera".
Quarante-cinq minutes d’interview donc avec peu d’annonces, si ce n’est une porte ouverte sur l’emploi des séniors : actuellement, deux tiers des personnes âgées de 60 à 64 ans ne travaillent pas. Le gouvernement veut instaurer un index senior qui devra être publié par les grandes entreprises, mais à ce stade il est purement indicatif. Hier soir, Élisabeth Borne s'est montrée ouverte à un dispositif plus contraignant, pour que les entreprises de plus de 50 salariés ayant un mauvais index sénior aient l’obligation de mettre en place un "plan d'action" sous peine de sanctions. La Première ministre souhaite également encourager les entreprises à embaucher des séniors et n’a pas formellement écarté l’idée d’une baisse de cotisations.
Tout cela se discutera au Parlement. L’idée est notamment défendue par des députés LR sur qui toute l’attention se porte depuis quelques jours. Car sans le soutien des élus Les Républicains, le texte risque d'être bloqué. Or, selon un recensement réalisé par France Inter lundi 23 janvier, au moins un tiers des députés LR ne sont pas prêts à voter "pour" ce texte en l’état. Alors mercredi, le président des Républicains et le président du groupe LR à l'Assemblée ont été reçus par la Première ministre. Les deux hommes ont demandé "au gouvernement de revoir un peu sa copie" notamment sur les carrières longues, la retraite des mères et des ultra-marins. Mais hier soir, Éric Ciotti a jugé la Première ministre peu convaincante. Rien de nouveau sur la table pour le président des Républicains avant l’ouverture du débat à l’Assemblée lundi prochain.
Du côté des syndicats, le leader de la CFDT Laurent Berger a regretté le manque "d’empathie" de la Première ministre et a appelé à amplifier la mobilisation. La réforme est "injuste et brutale", a renchéri le dirigeant de FO, Frédéric Souillot. Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez s’était dit mercredi pas contre "des grèves reconductibles" et avait accusé l’exécutif de jouer "le bras de fer".
Nos Experts :
- Yves Thréard, éditorialiste, directeur adjoint de la rédaction - Le Figaro
- Astrid de Villaines, cheffe du service politique - Huffington Post
- Ève Roger, journaliste, spécialiste des questions de société
- Bruno Cautrès, politologue - Chercheur au CNRS
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé