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Qui sont les "profiteurs de guerre" ?
C dans l'air- 1 h 5 min
- Français
- indisponible
- tous publics
Emmanuel Macron durcit le ton. En Bavière depuis le début de la semaine à l'occasion du G7, le président de la République a affiché son mécontentement face à la hausse des prix de l'énergie qui, selon lui, ne s'explique pas uniquement par le conflit en Ukraine. Lors d'une conférence de presse mardi dernier, le chef de l'État a fustigé les "producteurs qui font des surprofits en pétrole et en gaz". Selon lui, "nous avons aujourd'hui certains producteurs et beaucoup de spéculateurs qui font beaucoup d'argent sur le contexte géopolitique". Il affirme que cela ne peut plus durer. Le groupe pétrolier Total est dans sa ligne de mire. Le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire, sur la même ligne, a souligné qu’en matière de lutte contre l'inflation, "l'effort ne peut pas reposer uniquement sur l'État et sur la dépense publique". Le locataire de Bercy, invité de BFMTV/RMC lundi, a demandé que les pétroliers "fassent un effort". Marine Le Pen accuse elle aussi des producteurs de gaz et de pétrole d'être des "profiteurs de guerre". Leurs "superprofits" devraient, selon elle, être taxés pour financer les mesures de soutien au pouvoir d'achat des Français. Le député LFI de la Somme François Ruffin, qui dénonce les pratiques de Total, ne donne pas pour autant quitus à Emmanuel Macron et au gouvernement. Il reproche à l'État d'être "complice avec Total" et de laisser l'entreprise générer "des bénéfices records sur le dos de la guerre en Ukraine" et des automobilistes français. Invité de France Info jeudi, il a tancé Emmanuel Macron : "Dans les sommets internationaux on a l’impression d’avoir un grand humaniste, un justicier. On aimerait bien avoir le même à la maison. Mais quand il revient, c’est plus le même". Mais les groupes pétroliers ne sont pas les seuls à être accusés de spéculer sur les prix. Invité jeudi sur RMC-BFMTV, Michel-Édouard Leclerc, le président du comité exécutif des magasins Leclerc s'en est directement pris aux industriels de l'agro-alimentaire, responsables, selon lui d'une augmentation artificielle des prix. "La moitié des hausses (de prix) demandées ne sont pas transparentes, elles sont suspectes, assure-t-il". Il souhaite même que les députés "ouvrent une commission d'enquête sur les origines de l'inflation". Selon lui, "l'Ukraine a bon dos". La guerre qui se déroule dans ce pays entraîne en tout cas depuis plusieurs mois une fermeture quasi-totale de la navigation en mer Noire. Avec pour conséquence directe la baisse drastique des exportations de produits agricoles, notamment céréaliers en provenance du pays. Résultat, de nombreux pays vont manquer dans les toutes prochaines semaines du blé qu’ils doivent importer pour nourrir leur population. Le bassin méditerranéen est particulièrement concerné. En Tunisie, la crise alimentaire se profile. Le pays importe plus des deux tiers de son blé de l’étranger, notamment de Russie et d’Ukraine. Le risque de pénurie suscite une grande inquiétude, celle du déclenchement d’émeutes de la faim. Si la France, autosuffisante sur le plan alimentaire, n’est pas menacée de pénurie, les prix continuent de s’envoler. Face à cette situation, le système D fonctionne à plein. Pour économiser sur leur budget alimentation, de nombreux Français sont de véritables chasseurs de bons plans. Tournée des magasins, recherche des promotions, certains consommateurs sont bardés d'astuces pour faire baisser la note. Face aux profiteurs de guerre de quels outils dispose la France ? Le blocage des prix peut-il être efficace ? Des émeutes de la faim vont-elles éclater ? Comment faire concrètement baisser le coût du panier de courses ? Invités : - Sylvie Matelly, économiste - Directrice adjointe de l'IRIS, Institut de Relations Internationales et Stratégiques - Sébastien Abis, directeur général – Club DemeterSpécialiste en géopolitique alimentaire - Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste BDO France - Cabinet d’analyse économique - Isabelle Raymond, cheffe du service économie et social - Franceinfo
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Emmanuel Macron durcit le ton. En Bavière depuis le début de la semaine à l'occasion du G7, le président de la République a affiché son mécontentement face à la hausse des prix de l'énergie qui, selon lui, ne s'explique pas uniquement par le conflit en Ukraine. Lors d'une conférence de presse mardi dernier, le chef de l'État a fustigé les "producteurs qui font des surprofits en pétrole et en gaz". Selon lui, "nous avons aujourd'hui certains producteurs et beaucoup de spéculateurs qui font beaucoup d'argent sur le contexte géopolitique". Il affirme que cela ne peut plus durer. Le groupe pétrolier Total est dans sa ligne de mire. Le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire, sur la même ligne, a souligné qu’en matière de lutte contre l'inflation, "l'effort ne peut pas reposer uniquement sur l'État et sur la dépense publique". Le locataire de Bercy, invité de BFMTV/RMC lundi, a demandé que les pétroliers "fassent un effort". Marine Le Pen accuse elle aussi des producteurs de gaz et de pétrole d'être des "profiteurs de guerre". Leurs "superprofits" devraient, selon elle, être taxés pour financer les mesures de soutien au pouvoir d'achat des Français.
Le député LFI de la Somme François Ruffin, qui dénonce les pratiques de Total, ne donne pas pour autant quitus à Emmanuel Macron et au gouvernement. Il reproche à l'État d'être "complice avec Total" et de laisser l'entreprise générer "des bénéfices records sur le dos de la guerre en Ukraine" et des automobilistes français. Invité de France Info jeudi, il a tancé Emmanuel Macron : "Dans les sommets internationaux on a l’impression d’avoir un grand humaniste, un justicier. On aimerait bien avoir le même à la maison. Mais quand il revient, c’est plus le même".
Mais les groupes pétroliers ne sont pas les seuls à être accusés de spéculer sur les prix. Invité jeudi sur RMC-BFMTV, Michel-Édouard Leclerc, le président du comité exécutif des magasins Leclerc s'en est directement pris aux industriels de l'agro-alimentaire, responsables, selon lui d'une augmentation artificielle des prix. "La moitié des hausses (de prix) demandées ne sont pas transparentes, elles sont suspectes, assure-t-il". Il souhaite même que les députés "ouvrent une commission d'enquête sur les origines de l'inflation". Selon lui, "l'Ukraine a bon dos".
La guerre qui se déroule dans ce pays entraîne en tout cas depuis plusieurs mois une fermeture quasi-totale de la navigation en mer Noire. Avec pour conséquence directe la baisse drastique des exportations de produits agricoles, notamment céréaliers en provenance du pays. Résultat, de nombreux pays vont manquer dans les toutes prochaines semaines du blé qu’ils doivent importer pour nourrir leur population. Le bassin méditerranéen est particulièrement concerné. En Tunisie, la crise alimentaire se profile. Le pays importe plus des deux tiers de son blé de l’étranger, notamment de Russie et d’Ukraine. Le risque de pénurie suscite une grande inquiétude, celle du déclenchement d’émeutes de la faim.
Si la France, autosuffisante sur le plan alimentaire, n’est pas menacée de pénurie, les prix continuent de s’envoler. Face à cette situation, le système D fonctionne à plein. Pour économiser sur leur budget alimentation, de nombreux Français sont de véritables chasseurs de bons plans. Tournée des magasins, recherche des promotions, certains consommateurs sont bardés d'astuces pour faire baisser la note.
Face aux profiteurs de guerre de quels outils dispose la France ?
Le blocage des prix peut-il être efficace ?
Des émeutes de la faim vont-elles éclater ?
Comment faire concrètement baisser le coût du panier de courses ?
Invités :
- Sylvie Matelly, économiste - Directrice adjointe de l'IRIS, Institut de Relations Internationales et Stratégiques
- Sébastien Abis, directeur général – Club Demeter
Spécialiste en géopolitique alimentaire
- Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste BDO France - Cabinet d’analyse économique
- Isabelle Raymond, cheffe du service économie et social - Franceinfo
Présenté par : Bruno Duvic