Commerces, vie familiale : tenir… jusqu’à Noël ?
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Ça va durer. Après quinze jours de reconfinement, le Premier ministre a fait un point, hier, sur la situation sanitaire en France et a prévenu que le confinement restait "inchangé" au moins jusqu'à début décembre. "Notre stratégie (...) semble produire les premiers effets attendus", avec un ralentissement des nouvelles contaminations "depuis une semaine", mais "cette tendance est récente, donc fragile" a expliqué Jean Castex. La France ne connaît pas encore une baisse des hospitalisations - une "toutes les 30 secondes", ni des admissions en réanimation - une "toutes les trois minutes". "Le pic du mois d'avril" en nombre d'hospitalisations vient d’être dépassé. Selon les chiffres publiés jeudi soir par Santé publique France, 32 654 malades de la Covid-19 sont désormais hospitalisés en France, dont 4889 en réanimation, et 418 personnes sont décédées du coronavirus à l'hôpital ces dernières 24 heures.
Face à cette deuxième vague "extrêmement forte", les commerces "non-essentiels" demeurent donc toujours fermés, les écoles, collèges et lycées restent ouverts, le télétravail continue d'être la règle quand il est possible. D’autre part, un déconfinement à partir du 1er décembre a été exclu par le chef du gouvernement : à cette date, seuls les commerces "non-essentiels" pourraient éventuellement rouvrir, si la situation sanitaire s’améliore, mais ce sera sous protocole renforcé et les Français devront être munis d’une attestation car les déplacements seront toujours limités. Avant un "allègement" pour les vacances de Noël espère le Premier ministre les yeux rivés sur l'évolution de la pandémie. Mais pour les questions pratiques, il faudra attendre. Il est aujourd’hui "un peu tôt" pour donner des consignes de réservation pour la période de Noël a estimé Jean Castex qui recommande plutôt de patienter, en espérant que l'évolution de la situation sanitaire s'éclaircisse.
Attendues, ces annonces ont fait l’effet d’une douche froide pour nombre de Français et en particulier pour les propriétaires et salariés de commerces "non-essentiels", fermés depuis deux semaines, mais aussi pour les bars et restaurants. Sans perspective de réouverture contrairement aux autres, ces derniers redoutent désormais des faillites en cascade. Résignés ou en colère, les professionnels des bars et restaurants se sentent sacrifiés sur l'autel de la Covid et certains voient leur état de santé se dégrader. Autres personnes qui se sentent oubliées : les sans-abri. Malgré le confinement, et alors que la ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon, annonçait, le 2 novembre dernier "ouvrir autant de places que nécessaire" pour protéger les plus précaires, les associations de solidarité constatent que le dispositif d’hébergement est saturé. Et, même si le Conseil scientifique recommande la mise à l’abri systématique et individuelle des personnes, de nombreux sans logis sont toujours dans la rue.
Invités :
- Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l'institut de sondages IFOP
- Cécile Cornudet, éditorialiste politique aux Échos
- Nicolas Bouzou, économiste et directeur fondateur d’Astérès, société d’analyse économique et de conseils
- Sophie Fay, journaliste à L’Obs
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé