C dans l'air

États-Unis : le Covid pire que le Vietnam

Un seuil hautement symbolique. Le nombre de malades décédés en deux mois du Covid-19 aux États-Unis dépasse désormais celui des soldats américains tués en deux décennies lors de la guerre du Vietnam. Au total, 60 853 ont succombé du nouveau coronavirus. Pays le plus touché, les États-Unis ont passé le cap du million de cas recensés et voient le bilan journalier repartir de nouveau à la hausse (2 502 morts en 24 heures) quand les indicateurs économiques s’enfoncent dans le rouge. Avec des pans entiers de son économie en sommeil, plus de 32 millions de chômeurs supplémentaires en six semaines et un PIB qui a chuté de 4,8 % au premier trimestre, le pays vit sa plus grande crise économique depuis la Grande Dépression. Alors après avoir hésité entre les impératifs de la lutte contre le Covid-19 et le souci de relancer l’économie américaine à l’arrêt, Donald Trump ne veut plus perdre de temps. D’autant que nombre de ses partisans rejoignent les protestations de plus en plus nombreuses dans le pays contre le confinement et que selon lui le coronavirus "va partir. Il va s’en aller, il va être éradiqué." A six mois de l’élection présidentielle, le locataire de la Maison Blanche veut reprendre sa campagne à travers les États-Unis, et a annoncé un premier déplacement la semaine prochaine "dans l'Arizona" consacré à la relance du pays. Il n'y aura pas de meeting de campagne, "parce qu'il est trop tôt" pour des événements dans des stades pleins a expliqué le milliardaire républicain. Mais le septuagénaire, en lice pour un second mandat contre le démocrate Joe Biden, espère tenir de nouveau des rassemblements "dans un futur pas trop lointain", et en attendant, il multiplie les déclarations fracassantes. Après avoir proposé la semaine dernière de traiter les patients atteints du Covid-19 avec des "injections de désinfectant" ou des "ultraviolets", déclenchant un tollé chez les médecins et scientifiques, le président des États-Unis s’en est pris mercredi une nouvelle fois à la Chine à laquelle il impute la responsabilité de l’épidémie. Répétant croire qu’elle aurait dû s’activer pour alerter bien plus tôt la communauté internationale des dangers du coronavirus, Donald Trump est allé plus loin affirmant que Pékin ferait "tout ce qui est en son pouvoir pour lui faire perdre" le scrutin du 3 novembre prochain.   Ces déclarations surviennent alors qu’un sondage publié lundi donne l’ancien vice-président démocrate Joe Biden (44 %) avec six points d’avance sur Donald Trump (38 %). Et qu’une enquête réalisée par Reuters/Ipsos en début de semaine montre que moins de la moitié des Américains interrogés disent désapprouver la gestion par le président américain de la crise sanitaire. Alors quelle est la situation aux États-Unis ? Jusqu'où peut aller le bras de fer avec la Chine ? Trump survivra-t-il à la pandémie de Covid-19 ? Enfin le médicament "remdesivir" vanté en Amérique est-il vraiment efficace ?     Invités :   - Laure Mandeville, grand reporter Le Figaro - Elsa Conesa, rédactrice en chef finances et marchés Les Echos - Thomas Snegaroff, historien, auteur de “La culture de l’inculture, Donald Trump face au virus” - Romain Pirracchio, chef du service de réanimation de l’hôpital général de San Francisco