Les 4 vérités - Olivier Faure
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Cyril Graziani reçoit Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste sur le plateau des 4 vérités.
Ce jeudi 27 juillet 2023, Gérald Darmanin a rencontré les syndicats de police. Après plusieurs semaines de confrontation entre les forces de l’ordre et les anti-flics suite à l’affaire Nahel, les syndicats ne démordent pas et protestent aujourd’hui contre l’incarcération d’un de leurs collègues à Marseille. Les services de police invoquent le code 562 ce qui génère un système en situation de paralysie et une série d’arrêts maladie. « Ce triangle triumvirat constitué par le ministre de l’Intérieur, le DGPN et le directeur de la Police nationale qui tous les trois, défient les règles républicaines et les grands principes qui nous régissent : la dépendance de la justice, la séparation des pouvoir et l’égalité des citoyens devant la loi » dénonce Olivier Faure, invité des 4 vérités ce vendredi 28 juillet. Le premier secrétaire du Parti Socialiste s’interroge sur la légitimité d’Emmanuel pour faire régner l’ordre dans le pays et retrouver l’apaisement au fil des 100 jours prévus dans son plan de sortie de crise. « Il y a des institutions républicaines qui sont parfaitement remises en cause » constate notre invité qui appelle à la démission de Gérald Darmanin et des hauts-fonctionnaires de l’État impliqués dans cette crise. « C’est une situation extrêmement grave qui suppose que le chef de l’État s’en empare et qu’il rappelle quels sont les fondements de la République. Il est le garant de l’indépendance de la justice » poursuit-il sans sommation. Dans l’interview qu’il a consacrée cette semaine à France 2, Emmanuel Macron a pourtant rappelé que nul n’est aussi des lois. Une déclaration qui n’est pas suffisante aux yeux des socialistes qui pointent du doigt le manque de clarté de la politique du gouvernement. Selon Olivier Faure, le ministère de l'Intérieur défie ouvertement le président de la République notamment lors de sa visite officielle en Nouvelle-Calédonie. Cette semaine, le premier secrétaire du Parti Socialiste a alerté sur le risque de sédition face à cet échec manifeste de l’exécutif rappelant la décision qu’avait prise en son temps François Mitterrand dans ce cas de figure. En effet, cet ancien président de la République avait sévèrement sanctionné le DGPN, le préfet de Police et les syndicalistes à l’origine de cette fronde. « On attend du chef de l’État qu'il ait le même courage parce que dans une République, il ne peut pas y avoir un État dans l’État » affirme notre invité.
La NUPES se craquèle
Au sein du PS, certains militants s’affranchissent. À commencer par Caroline Delga, la présidente de la région Occitanie qui boycotte tout simplement l’université d’été organisée à Blois à la fin du mois. Une décision difficile à encaisser pour ses collègues. Le motif de son absence ? Cette dernière prétend ne pas vouloir s’afficher aux côtés d’Olivier Faure allant jusqu’à dénoncer « des prises de position minables ». « Il y a des gens qui ne créent pas de commun et moi ce que je veux c’est faire en sorte que la gauche plutôt que de se fragmenter davantage cherche au contraire à se rassembler sur des bases les plus claires possibles » défend notre invité. En dépit des mots très durs employés par Carole Delga, le PS peut se targuer de petites satisfactions. De l’autre côté des Pyrénées, les élections législatives se sont soldées par un résultat inattendu avec un regain de popularité du Parti Socialiste espagnol. « C’est porteur d’espoir pour toute la gauche […] je pense que nous avons matière à réflexion et nous devons prendre modèle avec une gauche qui croit à ce qu’elle fait » félicite Olivier Faure avant détailler les bilan exceptionnel de Piró Sanchez : « sur le plan social, économique et sur le plan de la dette, il a été capable de faire en sorte de relever l’Espagne qui était très affaiblie avant sa prise de pouvoir ». De son côté, Jean-Luc Mélenchon se moque publiquement de la théorie d’Olivier Faure selon laquelle l’union fait la force. De facto, le PS enterre-t-il l’accord de la NUPES pour les élections européennes ? « Je ne veux pas dramatiser la situation. Ça ne remet en rien l’union que nous devons constituer pour les élections présidentielles et législatives de 2027 parce que sans l’union qui est nécessaire et indispensable pour arriver au second tour, nous n’avons aucune chance si nous ne continuons pas » nuance notre invité.
Présenté par : Adrien Rohard, Estelle Colin