Les 4 vérités - Ségolène Royal
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Chroniqueuse : Caroline Roux
Caroline Roux reçoit Ségolène Royal, présidente de Désir d’avenir pour la planète.
La décision du président de la République est tombée, à partir de samedi 17 octobre, un couvre-feu de 21h à 6h sera en place dans huit grandes métropoles françaises. Alors que Jean-Luc Mélenchon tweete « Bienvenue en Absurdie » après l’interview d’Emmanuel Macron mercredi 14 octobre, Ségolène Royal, ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2007 donne un point de vue plus nuancé.
Interview Emmanuel Macron : les soignants, les grands oubliés
Ségolène Royal, présidente de Désir d’avenir pour la planète revient sur l’annonce du couvre-feu faite Emmanuel Macron dans la soirée de mercredi 14 octobre dans huit métropoles particulièrement frappées par l'épidémie (Lyon, Grenoble, Saint-Etienne, Aix-Marseille, Lille, Rouen, Toulouse et Montpellier).
« Le président de la République a, pour la première fois, bien donné l’objectif. C’est d’abord que les hôpitaux ne soient pas saturés, qu’ils puissent continuer à soigner. » Cependant, l’ancienne ministre de l’Environnement pointe du doigt l’absence de reconnaissance envers le corps médical : « Il y a un grand vide dans ces annonces : les soignants. »
Les chiffres sont à la hausse un peu plus chaque jour avec « 20 000 cas dépistés » quotidiennement à communiquer le chef de l’État lors de son interview. « Aujourd’hui, il n’y a que 4900 lits. 12 000 ont été promis. Quand et comment ces milliers lits seront-ils mis en place ? Et surtout avec quels personnels ? », questionne l’ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2007. Elle insiste particulièrement sur les conditions de travail des professionnels de la santé. « Les personnels hospitaliers nous disent qu’ils sont épuisés, démotivés. Beaucoup n’ont pas pris de vacances. La reconnaissance de la difficulté de leur tâche n’est pas reconnue ainsi que les risques qu’ils prennent. Il ne faut pas oublier le point le plus important, c’est l’augmentation salariale. »
« Confinement de nuit » : un terme plus juste ?
Pour la présidente de Désir d’avenir pour la planète, Emmanuel Macron a commis deux erreurs de communication lors de son dernier passage à la télévision.
La première est le choix du mot « couvre-feu ». Selon Ségolène Royal « il ne faut pas dramatiser par le vocabulaire. Le couvre-feu c’est la privation des libertés, le contrôle individuel et social et c’est la répression. Là, on a besoin de soins et de bienveillance. » Elle préfère l’expression de « confinement de nuit. » « Si on est en guerre contre le virus, il faut payer les soldats qui sont au front, » explique-t-elle et d’ajouter : « S’il y a trop de répression, il y aura de la rébellion. »
Couvre-feu : acceptation si conditions
Pour l’ancienne présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes la décision annoncée « est assez équilibrée. » « On a évité un reconfinement total » poursuit-elle. Cependant, elle déclare aussi « que ce qu’il manque, c’est une démocratie sanitaire. » En effet, pour Ségolène Royal, une vie avec le virus est possible mais « ça s’organise. » « On peut décaler les horaires. Il faut absolument que la vie culturelle et les manifestations festives reviennent avec les gestes de protection. »
Selon Ségolène Royal, les Français vont accepter le couvre-feu « à condition qu’ils sentent parallèlement qu’on remet les lits d’hôpitaux, qu’on remet des personnels hospitaliers et qu’on les payent correctement. »