2 enfants, 2 RGO : "Psychologiquement, c'était très dur"
La maison des Maternelles- 11 min 15 s
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Un RGO interne
La naissance de Manon, le premier bébé d’Amandine, se passe bien. Le retour à la maison se passe bien, malgré les nuits hachées. Mais au bout d'une semaine, les premiers signes du RGO se manifestent :
« C’était impossible de poser Manon sur le dos dans son lit de jour comme de nuit. Au bout de quelques minutes, elle se réveillait en hurlant, je sentais qu’elle avait mal. Elle se tenait en hyper extension permanente ou mâchouillait sans arrêt. Elle dormait très peu, je devais tout le temps la porter la journée, mais surtout la nuit. Il faut savoir qu’elle n’avait pas de RGO externe, donc il n’y avait pas de régurgitations. On ne savait pas ce qu’elle avait. »
Amandine en parle à sa sage-femme, qui lui explique qu'il est normal qu’un bébé pleure. Puis, elle se tourne vers la PMI, qui lui répond qu’elle est trop stressée. Elle culpabilise mais reste persuadée que ce n’est pas normal, et effectue donc des recherches sur internet :
« On prend ce qu'on trouve avec des pincettes. J’ai ainsi trouvé des similitudes avec le RGO sans avoir de confirmation médicale. »
La reprise du travail
Les traitements ne font pas spécialement effet sur la petite Manon, la période est complexe pour les parents, qui sont épuisés. Amandine doit reprendre le travail, une étape très difficile :
« J’avais hâte de reprendre le travail car je n’en pouvais plus d’être dans ce huit clos permanent. J’aime ma fille, mais c’est très compliqué quand on est face à des hurlements, au quotidien, et qu’on ne sait pas quoi faire pour les soulager. »
Amandine reprend le travail, mais la première assistante maternelle ne tient qu’un seul jour. La deuxième, deux semaines et demi. Finalement, la PM, alertée par les assistantes maternelles, leur trouve une place en crèche 2 jours par semaine. Amandine doit se mettre à mi-temps.
Les médecins se succèdent et n’apportent aucune réponse aux parents. Mais après une errance médicale de plusieurs semaines, une gastro-pédiatre évoque le RGO. La petite Manon a finalement moins de symptômes au fil du temps, grâce notamment à l’acquisition de la position assise, vers 6 mois.
Un deuxième enfant
Après cette épreuve, l’idée d’un deuxième enfant n’est pas une évidence pour les jeunes parents. Le désir est tout de même là, avec la peur de revivre la même chose :
« Cela m'a beaucoup torturé. J’ai préparé l'arrivée du deuxième dans l'ombre du RGO car je savais que cela pouvait arriver de nouveau. J’ai anticipé en prenant un congé parental jusqu'à 6 mois, pour éviter les problèmes de garde. »
Raphaël né le 6 avril 2020, en pleine pandémie. Dès la maternité, Amandine voit qu’il souffre également de RGO comme sa grande sœur. Cette fois elle prend les devants et prends rendez-vous chez sa gastro-pédiatre, qui lui prescrit les mêmes protocoles et traitements que pour Manon. Mais malheureusement, le RGO chez Raphaël est encore plus fort :
« Tout cela était sans effet, comme pour ma fille. Sauf que là, c’était pire : ça a duré plus longtemps, c’était plus violent. Dès qu’il y avait un rhume, une dent qui pousse, ça augmentait le reflux. Les pleurs étaient incessants. Il y avait aussi Manon qui subissait ces pleurs. »
Le RGO de Raphaël entraîne des répercussions sur sa vie famille, Amandine est épuisée, physiquement et moralement. Elle souhaitait témoigner aujourd’hui pour venir en aide à d’autres parents :
« Il faut s’écouter. Même quand c’est le premier enfant. On connaît son enfant, et on sait quand il souffre. Il faut aussi demander de l’aide. Moi, psychologiquement, ça a été très difficile de tenir. Quand on peut se faire aider, même une heure ou 2, même si c’est difficile, il faut le faire, pouvoir aller dormir. Il faut aussi que les professionnels de santé soient formés à ces pathologies. »