Cytomégalovirus (CMV) : un danger pour les femmes enceintes
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Le CMV : qu’est-ce que c’est ?
Le cytomégalovirus est un virus de la famille de l’herpès qui se transmet par les enfants de moins de 6 ans. Le virus se propage via les excrétions de la salive, des urines ou encore des larmes. Les enfants se le communiquent beaucoup entre eux ainsi qu’à leurs parents.
Généralement, les symptômes s’apparentent à ceux de la grippe, avec un peu de fièvre. Parfois, ils peuvent être plus grave et évoluer en hépatite, une inflammation du foie. L’infection peut présenter un réel danger quand elle touche une femme enceinte qui n’a jamais été contaminée dans son passé.
Toutes les personnes en contact avec des enfants ont plus de risques de contracter le CMV : infirmières, aides-soignantes en pédiatrie, et tout le secteur de la petite enfance.
Repérer et dépister le virus quand on est enceinte
Lors de la grossesse, on peut se faire dépister avec une prise de sang. Il est préférable de la faire dès le premier trimestre. Si la femme enceinte se fait dépister à 6 mois de grossesse, on ne va pas savoir si la maman a été infectée avant la grossesse ou pendant les 6 premiers mois.
Les gestes de prévention utiles
Pendant la période de la conception et jusqu’à 13 semaine d’aménorrhée il faut éviter les contacts avec des enfants sur la tranche d’âge à risque et avec les sécrétions des bébés. Adoptez des bons réflexes : si vous changez un bébé, lavez-vous les mains. N'utilisez pas la même cuillère que lui pour manger, embrassez-le plutôt sur la tête... Ces recommandations ne valent pas uniquement pour la femme enceinte, mais pour toute la famille et donc le conjoint aussi.
Enceinte avec le CMV : quels sont les risques pour le bébé ?
Si la mère a contracté le virus, elle ne va pas automatiquement le transmettre à son enfant. Le risque de contamination fœtale est estimé entre 30 et 40 %. Et sur l’ensemble des fœtus contaminés seuls 10 % vont naître avec des signes cliniques et biologiques d’atteinte fœtale et néonatale. Par ailleurs, le professeur Yves Ville, chef de service de la maternité et de l’unité de médecine fœtale à l’hôpital Necker à Paris, rappelle :
« Si l’on attrape le CMV après 12, 13 semaines d’aménorrhée, ce n’est pas grave ! La seule chose que cela peut causer c’est un placenta qui fonctionne un peu moins bien, donc un bébé pas très gros à la naissance. Il n’y a rien de dramatique : pas de troubles d’audition ni de troubles neurologiques plus graves. »
Pour savoir si le fœtus est infecté, les femmes enceintes peuvent passer une amniocentèse. Il faut alors attendre que le virus passe la barrière placentaire et qu’il infecte le bébé. En règle générale, il faut donc patienter entre 4 et 6 semaines après la détection avant de faire l’amniocentèse.
Si l’infection du bébé est détectée, il n’existe, aujourd’hui, aucun vaccin ou traitement particulier. L’expert précise que certains médicaments existent sur le marché, et que d’autres sont actuellement en test :
« On utilise actuellement le Zovirax mais un nouvel anti CMV vient d’arriver sur le marché : le Letermovir. Pour l’instant il n’est utilisé que pour les greffes. Il serait plus puissant, on va pouvoir le tester dans une étude pour le comparer au Zovirax qui marchait déjà dans 80 % des cas. »
Quel suivi particulier pour l’enfant ?
Si l’enfant a contracté le CMV in-utéro, il risque de développer différents symptômes dès la naissance ou pendant sa croissance. Le bébé pourra présenter des retards mentaux, ou, le plus souvent, des troubles de l’audition voire une surdité complète.
Il faut donc rechercher dès son arrivée au monde, dans ses urines, des traces de CMV. Si le test est positif, il faut ensuite réaliser une échographie cérébrale pour prendre la mesure de l’atteinte du cytomégalovirus, puis effectuer une surveillance de son audition durant plusieurs années.