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Le monde en face

Le prix du sang, 20 ans de guerres françaises

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documentaires

2021

1 h 13 min

Français

IndisponibleTous publicsSous-titréSous-titré
90 militaires français ont trouvé la mort en Afghanistan, 55 au Sahel dans des opérations dites "extérieures" depuis 2001. Alors que les États-Unis viennent de se retirer d’Afghanistan – que la France a quitté il y a neuf ans –, abandonnant le pouvoir aux talibans, alors que le président Macron vient d’annoncer le début du retrait (au moins partiel) de la France du Mali, le documentaire de Coraline Salvoch et Alain Pirot interroge vingt années d’engagements, de victoires en demi-teinte, de défaites voilées, de deuils… Devant leurs caméras, des généraux, des chefs d’état-major, des soldats, plusieurs ministres de la Défense et un président de la République racontent les coulisses d’une guerre au sens propre interminable. Qu’on ne s’y trompe pas, pourtant, il ne s’agit pas à proprement parler d’histoire militaire. La guerre est une affaire politique. Ou plus précisément, une affaire de présidents de la République. Car, paradoxalement, elle est un angle mort de la vie politique française : depuis huit ans, les parlementaires n’ont pu voter qu’une seule fois, en avril 2013, la poursuite de la guerre. Autre paradoxe étrange pointé dans ces récits : les deux présidents qui ont lancé le plus d’opérations militaires depuis vingt ans – Nicolas Sarkozy et François Hollande – sont aussi ceux qui ont réduit le plus drastiquement les effectifs de l’armée… La guerre d’Afghanistan, qui débute au lendemain du 11 septembre 2001, et où la France se trouve engagée aux côtés des Américains, d’abord prudemment (Jacques Chirac se méfie de la croisade du président Bush), puis de façon renforcée après l’élection de Nicolas Sarkozy, en 2007, révèle l’impréparation et les faiblesses matérielles de l’armée française. L’embuscade d’Uzbin, en août 2008, où 10 soldats sont tués, est un tournant et une tragédie nationale. Si certains rappellent à juste titre que la guerre de 14-18 faisait jusqu’à 1 000 morts par jour et déplorent à demi-mot le règne de l’émotion, il n’en reste pas moins que cette guerre lointaine inflige à la France sa plus lourde perte militaire depuis trente-huit ans. Entre d’une part des citoyens français qui ne savent plus – et tant mieux – ce qu’est une guerre, et qui de toute façon ne sont guère consultés sur celles qu’on mène en leur nom au loin, et d’autre part des militaires, bien placés pour savoir qu’une guerre fait des morts, le pouvoir politique en est réduit à bien des contorsions.En savoir plus

90 militaires français ont trouvé la mort en Afghanistan, 55 au Sahel dans des opérations dites "extérieures" depuis 2001. Alors que les États-Unis viennent de se retirer d’Afghanistan – que la France a quitté il y a neuf ans –, abandonnant le pouvoir aux talibans, alors que le président Macron vient d’annoncer le début du retrait (au moins partiel) de la France du Mali, le documentaire de Coraline Salvoch et Alain Pirot interroge vingt années d’engagements, de victoires en demi-teinte, de défaites voilées, de deuils… Devant leurs caméras, des généraux, des chefs d’état-major, des soldats, plusieurs ministres de la Défense et un président de la République racontent les coulisses d’une guerre au sens propre interminable.


Qu’on ne s’y trompe pas, pourtant, il ne s’agit pas à proprement parler d’histoire militaire. La guerre est une affaire politique. Ou plus précisément, une affaire de présidents de la République. Car, paradoxalement, elle est un angle mort de la vie politique française : depuis huit ans, les parlementaires n’ont pu voter qu’une seule fois, en avril 2013, la poursuite de la guerre. Autre paradoxe étrange pointé dans ces récits : les deux présidents qui ont lancé le plus d’opérations militaires depuis vingt ans – Nicolas Sarkozy et François Hollande – sont aussi ceux qui ont réduit le plus drastiquement les effectifs de l’armée…


La guerre d’Afghanistan, qui débute au lendemain du 11 septembre 2001, et où la France se trouve engagée aux côtés des Américains, d’abord prudemment (Jacques Chirac se méfie de la croisade du président Bush), puis de façon renforcée après l’élection de Nicolas Sarkozy, en 2007, révèle l’impréparation et les faiblesses matérielles de l’armée française.

L’embuscade d’Uzbin, en août 2008, où 10 soldats sont tués, est un tournant et une tragédie nationale. Si certains rappellent à juste titre que la guerre de 14-18 faisait jusqu’à 1 000 morts par jour et déplorent à demi-mot le règne de l’émotion, il n’en reste pas moins que cette guerre lointaine inflige à la France sa plus lourde perte militaire depuis trente-huit ans. Entre d’une part des citoyens français qui ne savent plus – et tant mieux – ce qu’est une guerre, et qui de toute façon ne sont guère consultés sur celles qu’on mène en leur nom au loin, et d’autre part des militaires, bien placés pour savoir qu’une guerre fait des morts, le pouvoir politique en est réduit à bien des contorsions.

Maison de production :
Maximal Productions / France Télévisions
Réalisé par :
Coraline Salvoch, Alain Pirot