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Déclencher l’accouchement

En France plus d’un accouchement sur 5 est provoqué de manière artificielle avant que le travail ait débuté. Jonathan Cohen, obstétricien nous dit tout sur l’accouchement déclenché.

Dépassement du terme

Quand le terme de la grossesse est dépassé, un déclenchement de l’accouchement peut être provoqué. Comme le rappelle, le docteur Jonathan Cohen, gynécologue obstétricien, en France on considère que la grossesse est dépassée au-delà de la 41 semaine d’aménorrhée, soit 9 mois révolus :

« Selon les maternités on autorisera 2, 4 ou même 7 jours de dépassement avec une surveillance toutes les 48 heures. Il y aura alors une surveillance clinique à savoir si la patiente sent son bébé. Il faut également vérifier le rythme cardiaque du bébé avec un monitoring, ses mouvements et voir s’il reste suffisamment de liquide amniotique. »

Les raisons

L’accouchement sera déclenché dans une situation qui fera courir un risque au fœtus ou à la mère si la grossesse se poursuit :

  • Rupture de la poche des eaux à terme sans que le travail démarre. Le déclenchement se fera alors, au bout de 48 heures.
  • Diabète gestationnel mal équilibré (bébé trop gros, trop de liquide amniotique…)
  • Hypertension ou pré-éclampsie
  • Retard de croissance in utero
  • Anomalie du rythme cardiaque du bébé
  • Cholestase gravidique

Les techniques

Si le col de l’utérus est déjà bien ouvert, ramolli et raccourci, et que la tête du bébé appuie bien, comme l’explique le spécialiste, la patiente va être directement placée en salle de travail. Une péridurale va lui être posée, avant de rompre sa poche des eaux et de commencer une perfusion d’ocytocine. Une hormone qui permet de déclencher les contractions utérines, responsables de la dilatation du col et de l’accouchement.

Cependant, si le col est fermé, tonique et long l’ocytocine sera beaucoup moins efficace. Il faut donc choisir une autre technique indique le docteur Cohen :

« On va d’abord proposer soit un traitement local par prostaglandine sous forme de tampon ou gel, soit une méthode physique par introduction d’un ballonnet à travers le canal cervical. Le but de ce traitement est de provoquer une modification du col utérin afin de passer à l’étape suivante, la perfusion d’ocytocine. Cette étape préliminaire est appelée « maturation du col de l’utérus » ou « maturation cervicale ». C’est une technique efficace mais qui peut être longue. C’est parfois mal vécu par les patientes, mais il faut garder à l’esprit que nous souhaitons faire le maximum pour éviter une césarienne. »

L’accouchement

Les accouchements déclenchés ont tendance à être plus douloureux, car les contractions artificielles sont plus violentes. C’est pour cela, comme le rappelle l’expert, que des péridurales sont proposées avant la perfusion d’ocytocine.

Cependant le déclenchement peut échouer. C’est à ce moment que l’équipe médicale va choisir d’avoir recours à une césarienne. Une décision irrévocable raconte Jonathan Cohen :

« Il faut se dire qu’on aura tenté le tout pour le tout. Certaines patientes peuvent reprocher à l’équipe de leur avoir fait subir des heures, voir des jours d’attente pour finalement avoir une césarienne. Mais on ne peut jamais savoir à l’avance. En obstétrique, il faut être patient. Les patientes peuvent aussi avoir le sentiment d’être abandonnée, laissée seule dans leur chambre… mais il n’y a pas grand chose à faire. Il faut attendre que les produits fassent leur effet. »

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