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C dans l'airLe Pape est mort : l'émotion mondiale
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Décryptage & investigation
1 h 5 min
Français
Plus que 2jTous publics
Disponible jusqu'au 21/05/2025
Il aura marqué l'Église par son humilité et son ouverture aux plus vulnérables. Douze ans après son arrivée au Vatican, le Pape François, de son vrai nom Mario Bergoglio, s'est éteint ce lundi matin, à l'âge de 88 ans. Premier souverain pontife non-européen, ce fils d'immigrés italiens de nationalité argentine a multiplié les déclarations en faveur de la défense des migrants, de la planète, ou encore de l’entente interreligieuse. On retiendra notamment son discours d'ouverture sur l'homosexualité : "Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ?". Surtout, le pape François s'est posé dès ses débuts comme le défenseur des plus pauvres : "Comme je voudrais une Église pauvre et pour les pauvres !", s’exclamait-il en 2013 au Vatican. À l'annonce de son décès, les hommages de dirigeants du monde entier se sont multipliés, d'Emmanuel Macron, à Vladimir Poutine en passant par JD Vance. Le vice-président américain était d'ailleurs l'un des derniers à avoir rencontré le Pape lors d'une brève visite au Vatican dimanche : "J'ai été heureux de le voir hier, même s'il était manifestement très malade", a-t-il déclaré.Toutes ces dernières années, le pape François a défendu l'immigration et la solidarité avec les migrants. En juillet 2013, c'est à Lampedusa, petite île italienne devenue un symbole de la crise migratoire européenne, que le chef de l'Église effectue son premier déplacement. "La culture du bien-être qui nous amène à penser à nous-mêmes nous rend insensibles aux cris des autres. Elle porte à la mondialisation de l'indifférence", dit-il en regrettant que la Méditerranée soit devenue un cimetière. Depuis Lampedusa, le pape François appelle à "construire des ponts et abattre des murs". Un message qu'il répètera sans cesse, jusqu'à sa venue à Marseille, en 2023. Entre-temps, le pape a créé un ministère chargé des questions migratoires au sein même du Vatican, et ramené une douzaine de réfugiés syriens dans son avion personnel, après un voyage dans le camp de Lesbos, en Grèce. Ces derniers mois, l'immigration est devenue un sujet de crispation avec l'administration Trump, qui a fait des immigrés son bouc-émissaire. Le dialogue avec l'extrême droite catholique européenne est aussi compliqué, le dirigeant de la Ligue italienne, Matteo Salvini, allant même jusqu'à arborer un t-shirt "Mon pape est Jean-Paul II".Autre grand sujet contemporain, l'aide à mourir a suscité d'intenses débats entre l'Église catholique, farouchement opposée, et le sommet de l'État français. "Il y a la tentation de dissimuler derrière des mots doux la violence de ce dispositif, qui est de l'ordre de l'euthanasie ou du suicide assisté", dénonçait il y a un an l'évêque de Nanterre Mgr Matthieu Rougé. Le projet de loi sur la fin de vie, porté par l'ancien Premier ministre Gabriel Attal, a été interrompu par la dissolution de l'Assemblée en juin 2024. Les poids lourds de la majorité se divisent maintenant sur l'avenir du texte, François Bayrou souhaitant scinder le texte en deux parties, tandis que la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, demande à ce qu'il soit inscrit à l'agenda de l'hémicycle le plus rapidement possible. Quel héritage va laisser le Pape François ? En quoi son combat en faveur des migrants a suscité des crispations avec l'extrême droite catholique ? Une loi sur la fin de vie va-t-elle aboutir en 2025 ?Les experts :- Christophe BARBIER - Éditorialiste politique - Conseiller de la rédaction – « Franc-Tireur » - Isabelle DE GAULMYN - Productrice déléguée des Matins de France Culture - Isabelle LASSERRE - Ancienne correspondante en Russie - Correspondante diplomatique - « Le Figaro » - François MABILLE - Directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux - IRIS - Chercheur au CNRSEn savoir plusDiffusé le 21/04/2025 à 17h42 - Disponible jusqu'au 21/05/2025
Il aura marqué l'Église par son humilité et son ouverture aux plus
vulnérables. Douze ans après son arrivée au Vatican, le Pape François,
de son vrai nom Mario Bergoglio, s'est éteint ce lundi matin, à l'âge de
88 ans. Premier souverain
pontife non-européen, ce fils d'immigrés italiens de nationalité
argentine a multiplié les déclarations en faveur de la défense des
migrants, de la planète, ou encore de l’entente interreligieuse. On
retiendra notamment son discours d'ouverture sur l'homosexualité
: "Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté,
qui suis-je pour la juger ?". Surtout, le pape François s'est posé dès
ses débuts comme le défenseur des plus pauvres : "Comme je voudrais une
Église pauvre et pour les pauvres !", s’exclamait-il
en 2013 au Vatican. À l'annonce de son décès, les hommages de
dirigeants du monde entier se sont multipliés, d'Emmanuel Macron, à
Vladimir Poutine en passant par JD Vance. Le vice-président américain
était d'ailleurs l'un des derniers à avoir rencontré le
Pape lors d'une brève visite au Vatican dimanche : "J'ai été heureux de
le voir hier, même s'il était manifestement très malade", a-t-il
déclaré.Toutes ces dernières années, le pape François a défendu
l'immigration et la solidarité avec les migrants. En juillet
2013, c'est à Lampedusa, petite île italienne devenue un symbole de la
crise migratoire européenne, que le chef de l'Église effectue son
premier déplacement. "La culture du bien-être qui nous amène à penser à
nous-mêmes nous rend insensibles aux cris des autres.
Elle porte à la mondialisation de l'indifférence", dit-il en regrettant
que la Méditerranée soit devenue un cimetière. Depuis Lampedusa, le
pape François appelle à "construire des ponts et abattre des murs". Un
message qu'il répètera sans cesse, jusqu'à sa
venue à Marseille, en 2023. Entre-temps, le pape a créé un ministère
chargé des questions migratoires au sein même du Vatican, et ramené une
douzaine de réfugiés syriens dans son avion personnel, après un voyage
dans le camp de Lesbos, en Grèce. Ces derniers
mois, l'immigration est devenue un sujet de crispation avec
l'administration Trump, qui a fait des immigrés son bouc-émissaire. Le
dialogue avec l'extrême droite catholique européenne est aussi
compliqué, le dirigeant de la Ligue italienne, Matteo Salvini,
allant même jusqu'à arborer un t-shirt "Mon pape est Jean-Paul
II".Autre grand sujet contemporain, l'aide à mourir a suscité d'intenses
débats entre l'Église catholique, farouchement opposée, et le sommet de
l'État français. "Il y a la tentation de dissimuler
derrière des mots doux la violence de ce dispositif, qui est de l'ordre
de l'euthanasie ou du suicide assisté", dénonçait il y a un an l'évêque
de Nanterre Mgr Matthieu Rougé. Le projet de loi sur la fin de vie,
porté par l'ancien Premier ministre Gabriel
Attal, a été interrompu par la dissolution de l'Assemblée en juin 2024.
Les poids lourds de la majorité se divisent maintenant sur l'avenir du
texte, François Bayrou souhaitant scinder le texte en deux parties,
tandis que la présidente de l'Assemblée nationale,
Yaël Braun-Pivet, demande à ce qu'il soit inscrit à l'agenda de
l'hémicycle le plus rapidement possible. Quel héritage va laisser le
Pape François ? En quoi son combat en faveur des migrants a suscité des
crispations avec l'extrême droite catholique ? Une
loi sur la fin de vie va-t-elle aboutir en 2025 ?Les experts :
- Christophe BARBIER - Éditorialiste politique - Conseiller de la rédaction – « Franc-Tireur » - Isabelle DE GAULMYN - Productrice déléguée des Matins de France Culture - Isabelle LASSERRE - Ancienne correspondante en Russie - Correspondante diplomatique - « Le Figaro » - François MABILLE - Directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux - IRIS - Chercheur au CNRS
- Christophe BARBIER - Éditorialiste politique - Conseiller de la rédaction – « Franc-Tireur » - Isabelle DE GAULMYN - Productrice déléguée des Matins de France Culture - Isabelle LASSERRE - Ancienne correspondante en Russie - Correspondante diplomatique - « Le Figaro » - François MABILLE - Directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux - IRIS - Chercheur au CNRS
Présenté par :
Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production :
France Télévisions / Maximal Productions