:format(webp)/9/f/m/phpc99mf9.jpg)
C dans l'air100 jours de Trump : quand ça veut pas...
Décryptage & investigation
1 h 4 min
Français
Disponible jusqu'au 18/05/2025
Le président américain est-il en train de prendre ses distances avec le conflit ukrainien ? "La guerre entre la Russie et l’Ukraine est la guerre de Biden, pas la mienne", a commenté Donald Trump en début de semaine sur son réseau Truth social, alors que le cessez-le-feu qu’il se vantait d'obtenir en 48 heures après son retour à la Maison-Blanche, puis en cent jours, ne se profile toujours pas à l'horizon, trois mois après le début de son deuxième mandat. Ce vendredi, Marco Rubio, le secrétaire d’État américain, a jugé nécessaire de "déterminer dans les prochains jours" si la paix est "faisable" en Ukraine. "Si ce n'est pas possible, nous devons passer à autre chose" car "les Etats-Unis ont d'autres priorités", a lâché le secrétaire d'Etat américain à quelques journalistes au pied de son avion à l'aéroport parisien du Bourget. Mercredi et jeudi, le chef de la diplomatie américaine a participé à une série de réunions à Paris, accompagné de Steve Witkoff, l'envoyé spécial de Donald Trump. Américains, Ukrainiens, Français, Britanniques et Allemands étaient dans la capitale afin d'évoquer un cessez-le-feu entre Kiev et Moscou. "Je pense que le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne peuvent nous aider, faire avancer les choses et nous rapprocher d'une résolution. J'ai trouvé leurs idées très utiles et constructives", a commenté le chef de la diplomatie américaine. "À la marge, nous serons prêts à aider quand vous serez prêts à la paix mais nous n'allons pas poursuivre cet effort pour des semaines et des mois", a-t-il également prévenu, en rappelant que cette guerre, déclenchée en février 2022, "se déroule sur le continent européen". Parallèlement, les États-Unis ont voté mercredi pour la deuxième fois en deux mois contre une résolution des Nations unies condamnant la guerre d’agression russe à grande échelle menée contre l’Ukraine depuis 2022, confirmant le renversement d’alliance initié par Donald Trump. Depuis son investiture en janvier dernier, le président Trump a opéré un rapprochement spectaculaire avec Vladimir Poutine et affirme œuvrer pour un cessez-le-feu rapide en Ukraine. Mais les négociations n'avancent guère. Kiev avait cédé à la pression américaine en acceptant une trêve inconditionnelle de 30 jours, rejetée depuis par la Russie. Steve Witkoff, émissaire spécial de Trump, a rencontré le président russe pour la troisième fois début avril. De son côté, la France a salué un "excellent échange" sur l’Ukraine à Paris dans un format "inédit" entre Américains, Ukrainiens, Français, Britanniques et Allemands, qui a "permis de converger" sur l’objectif d’une "paix solide" entre Kiev et Moscou. "Nous avons déclenché aujourd’hui à Paris un processus qui est positif et auquel les Européens sont associés", s’est félicitée la présidence de la République. Une nouvelle réunion des émissaires de ces cinq pays est prévue la semaine prochaine à Londres. D’ici là, cette année encore, les Ukrainiens se préparent à passer le week-end de Pâques dans un pays en guerre, bombardé sans relâche par la Russie. Ces derniers jours plusieurs grandes villes ont été frappées par des attaques russes. L’armée du Kremlin a notamment tiré le dimanche des Rameaux deux missiles Iskander sur Soumy. Le bilan est très lourd : 35 morts et plus de 130 blessés. Nos journalistes s’étaient rendus il y a quelques semaines dans la ville, où chaque jour plusieurs centaines de personnes sont en quête d’un abri après avoir fui les attaques de drones et les tirs d’artillerie devenus quotidiens pour les habitants des villages proches de la frontière. Alors les Etats-Unis sont-ils en passe de lâcher les négociations de paix sur l'Ukraine ? Plusieurs services de renseignement font état des milliers de soldats russes massés à la frontière. Vladimir Poutine se prépare-t-il à lancer une offensive majeure avant le 9 mai, date du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Face aux annonces des politiques de "monter en puissance" les cadences de productions d'armements, comment l'industrie française de la défense s'organise-t-elle ?Les experts :- Général Jean-Paul Paloméros, ancien chef d'état-major, ancien commandant suprême de la transformation de l'OTAN - Anthony Bellanger, éditorialiste - Franceinfo TV, spécialiste des questions internationales - Isabelle Lasserre, ancienne correspondante en Russie, correspondante diplomatique - Le Figaro - Nicole Bacharan, historienne et politologue, spécialiste des États-Unis, éditorialiste - Ouest FranceEn savoir plusLe président américain est-il en train de prendre
ses distances avec le conflit ukrainien ? "La guerre entre la Russie et
l’Ukraine est la guerre de Biden, pas la mienne", a commenté Donald
Trump en début de semaine sur son réseau Truth
social, alors que le cessez-le-feu qu’il se vantait d'obtenir en 48
heures après son retour à la Maison-Blanche, puis en cent jours, ne se
profile toujours pas à l'horizon, trois mois après le début de son
deuxième mandat. Ce vendredi, Marco Rubio, le secrétaire
d’État américain, a jugé nécessaire de "déterminer dans les prochains
jours" si la paix est "faisable" en Ukraine. "Si ce n'est pas possible,
nous devons passer à autre chose" car "les Etats-Unis ont d'autres
priorités", a lâché le secrétaire d'Etat américain
à quelques journalistes au pied de son avion à l'aéroport parisien du
Bourget.
Mercredi et jeudi, le chef de la diplomatie américaine a participé à une
série de réunions à Paris, accompagné de Steve Witkoff, l'envoyé
spécial de Donald Trump. Américains, Ukrainiens, Français, Britanniques
et Allemands étaient dans la capitale afin d'évoquer
un cessez-le-feu entre Kiev et Moscou. "Je pense que le Royaume-Uni, la
France et l'Allemagne peuvent nous aider, faire avancer les choses et
nous rapprocher d'une résolution. J'ai trouvé leurs idées très utiles et
constructives", a commenté le chef de la
diplomatie américaine. "À la marge, nous serons prêts à aider quand
vous serez prêts à la paix mais nous n'allons pas poursuivre cet effort
pour des semaines et des mois", a-t-il également prévenu, en rappelant
que cette guerre, déclenchée en février 2022,
"se déroule sur le continent européen".
Parallèlement, les États-Unis ont voté mercredi pour la deuxième fois en
deux mois contre une résolution des Nations unies condamnant la guerre
d’agression russe à grande échelle menée contre l’Ukraine depuis 2022,
confirmant le renversement d’alliance initié
par Donald Trump. Depuis son investiture en janvier dernier, le
président Trump a opéré un rapprochement spectaculaire avec Vladimir
Poutine et affirme œuvrer pour un cessez-le-feu rapide en Ukraine. Mais
les négociations n'avancent guère. Kiev avait cédé
à la pression américaine en acceptant une trêve inconditionnelle de 30
jours, rejetée depuis par la Russie. Steve Witkoff, émissaire spécial de
Trump, a rencontré le président russe pour la troisième fois début
avril.
De son côté, la France a salué un "excellent échange" sur l’Ukraine à
Paris dans un format "inédit" entre Américains, Ukrainiens, Français,
Britanniques et Allemands, qui a "permis de converger" sur l’objectif
d’une "paix solide" entre Kiev et Moscou. "Nous
avons déclenché aujourd’hui à Paris un processus qui est positif et
auquel les Européens sont associés", s’est félicitée la présidence de la
République. Une nouvelle réunion des émissaires de ces cinq pays est
prévue la semaine prochaine à Londres.
D’ici là, cette année encore, les Ukrainiens se préparent à passer le
week-end de Pâques dans un pays en guerre, bombardé sans relâche par la
Russie. Ces derniers jours plusieurs grandes villes ont été frappées par
des attaques russes. L’armée du Kremlin a
notamment tiré le dimanche des Rameaux deux missiles Iskander sur
Soumy. Le bilan est très lourd : 35 morts et plus de 130 blessés. Nos
journalistes s’étaient rendus il y a quelques semaines dans la ville, où
chaque jour plusieurs centaines de personnes sont
en quête d’un abri après avoir fui les attaques de drones et les tirs
d’artillerie devenus quotidiens pour les habitants des villages proches
de la frontière.
Alors les Etats-Unis sont-ils en passe de lâcher les négociations de
paix sur l'Ukraine ? Plusieurs services de renseignement font état des
milliers de soldats russes massés à la frontière. Vladimir Poutine se
prépare-t-il à lancer une offensive majeure avant
le 9 mai, date du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre
mondiale ? Face aux annonces des politiques de "monter en puissance" les
cadences de productions d'armements, comment l'industrie française de
la défense s'organise-t-elle ?
Les experts :
- Général Jean-Paul Paloméros, ancien chef d'état-major, ancien commandant suprême
de la transformation de l'OTAN
- Anthony Bellanger, éditorialiste - Franceinfo TV, spécialiste des questions internationales
- Isabelle Lasserre, ancienne correspondante en Russie, correspondante diplomatique -
Le Figaro
- Nicole Bacharan, historienne et politologue, spécialiste des États-Unis, éditorialiste -
Ouest France