Gouvernement Barnier : première motion de censure
C dans l'air- Décryptage & investigation
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"Je sais que je suis dans la main du Parlement. S’il y a conjonction de la gauche et du Rassemblement national [sur une motion de censure], je quitterai mon poste", a rappelé le Premier ministre dans un entretien à La Tribune Dimanche du 6 octobre. Ce mardi après-midi, une semaine après la déclaration de politique générale de Michel Barnier, les députés vont examiner la première motion de censure contre son gouvernement, déposée par le Nouveau Front Populaire et visant à mettre fin à ce qui représente, selon la coalition de gauche, "une négation du résultat des dernières élections législatives". Il s’agit d’un "gouvernement tournant le dos au Front populaire mais surtout au Front républicain, et au vote des électeurs", a expliqué le socialiste Olivier Faure, qui montera, aux alentours de 16h30, à la tribune du Palais Bourbon pour défendre la motion. Mais le Premier secrétaire du PS le reconnait lui-même. Il est "vraisemblable" que cette motion échoue, "le RN a décidé de soutenir sans participer à ce gouvernement". Ce vote, en tout cas, sera "l'occasion de dire qui est dans l'opposition et qui ne l'est pas" a-t-il estimé.
Michel Barnier devrait en effet sans trop de difficultés survivre à cette première motion de censure contre son gouvernement, la 35e du second quinquennat d'Emmanuel Macron. Car même si les 192 députés signataires du NFP votaient pour, avec certains indépendants de Liot, la barre des 289 voix semble inatteignable sans celles des 141 députés de l'alliance RN-Ciotti. Or les élus d’extrême droite n'ont pas l'intention de renverser le gouvernement à ce stade. "On a choisi de ne pas verser dans le chaos, de ne pas censurer immédiatement Michel Barnier pour lui donner la possibilité de développer un projet (...) si ça ne nous convient pas on censurera", a fait valoir lundi sur RMC le président-délégué du groupe Sébastien Chenu.
Alors qu’est-ce qu’une motion de censure ? Quels sont les enjeux derrière le texte déposé par la gauche ? Enfin à quoi peut aboutir la réunion de crise organiser ce mardi au ministère de l'Intérieur ? Bruno Retailleau a réuni ce mardi matin, 21 préfets place Beauvau pour une réunion de travail sur l’immigration. Avec l’objectif d’améliorer le nombre d’exécutions d’obligations de quitter le territoire français (OQTF), dont le taux d’exécution demeure très faible (moins de 10 %). Mais dans nombre de cas, Paris peine à obtenir un "laissez-passer consulaire", délivré par le pays d’origine de la personne expulsée.
Les experts :
- JÉRÔME JAFFRÉ - Politologue - Chercheur associé au CEVIPOF
- NATHALIE SAINT-CRICQ - Éditorialiste politique - France Télévisions
- NATHALIE MAURET - Journaliste politique - Groupe de presse régionale Ebra
- SOAZIG QUÉMÉNER - Rédactrice en chef - La Tribune Dimanche
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions