Liban : Israël vers une offensive terrestre ?
C dans l'air- Décryptage & investigation
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Les frappes israéliennes se poursuivent au Liban deux jours après la mort du chef du Hezbollah lors d’un intense bombardement. Et pour la première fois, cette nuit, c’est un immeuble en plein cœur de Beyrouth qui a été visé. Trois militants d’un groupe armé palestinien auraient été tués. Une nouvelle étape dans l’escalade qui renforce l’inquiétude de la population libanaise et de la communauté internationale.
Quelque 100.000 personnes ont fui vers la Syrie depuis le début des frappes aériennes israéliennes sur le Liban, a indiqué l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR), un chiffre qui a doublé en deux jours. Depuis hier soir, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot est à Beyrouth. Il est le premier diplomate occidental de haut rang à se rendre au Liban depuis l’intensification des frappes israéliennes. Il a remis aux autorités libanaises "12 tonnes de médicaments et de matériels médicaux" pour répondre " à des besoins de médecine d'urgence et générale, notamment pédiatrique". Une équipe de #cdanslair a pu entrer dans un des hôpitaux libanais débordés par l'afflux de blessés. Le ministre des Affaires étrangères a également confirmé le décès d’un deuxième Français depuis le début de l’offensive israélienne. Environ 20 000 ressortissants français résident actuellement au Liban.
Après s’être entretenu avec le président du conseil des ministres libanais, ce dernier a appelé à un cessez-le-feu avec Israël. "La clé de la solution est de mettre fin à l’agression israélienne contre le Liban, et de revenir à l’appel lancé par les Etats-Unis et la France avec le soutien de l’Union européenne et de pays arabes et étrangers en faveur d’un cessez-le-feu", a écrit Najib Mikati, dans un message posté sur X. "La priorité est l’application de la résolution 1701" de l’Organisation des Nations unies, qui a mis fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah libanais, a-t-il ajouté.
Paris et Washington, rejoints par des pays arabes, occidentaux et européens, ont appelé la semaine dernière à un "cessez-le-feu immédiat de vingt et un jours" entre Israël et le Hezbollah pour "donner une chance à la diplomatie". Une initiative ignorée pour l’instant par Israël, qui a, à l’inverse, augmenté depuis ce week-end ses frappes au Liban, éliminant le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah et le chef de la branche libanaise du Hamas, Fatah Charif Abou al-Amine. Par ailleurs, l'État hébreu a visé les ports de Ras Issa et Hodeïda, contrôlés par les rebelles yéménites houthis, élargissant sa confrontation avec les alliés de l'Iran.
L’Iran de son côté a assuré ce lundi qu’il ne va pas déployer des combattants pour affronter Israël. "Les gouvernements du Liban et de Palestine ont la capacité et la puissance nécessaires pour faire face à l’agression du régime sioniste, et il n’est pas nécessaire de déployer des forces auxiliaires ou volontaires iraniennes", a expliqué le porte-parole de la diplomatie iranienne au cours de sa conférence de presse hebdomadaire. Pour autant, l’Iran a menacé, dimanche, de venger la mort d’un général des Gardiens de la révolution Abbas Nilforoushan tué comme le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah dans une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement chiite armé et financé par la République islamique d’Iran. Téhéran a dans le même temps accusé Washington d’être un partenaire "du gang criminel au pouvoir à Tel-Aviv".
Depuis la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, et dans une ambiance houleuse, Benyamin Netanyahou avait averti vendredi l’Iran : "Si vous nous frappez, nous vous frapperons". "Il n’y a aucun endroit en Iran que le long bras d’Israël ne peut atteindre", avait-il martelé à New York.
Alors quelle est la situation au Liban ? Jusqu’où ira l’escalade ? Que va faire l’Iran ? Quels sont les objectifs désormais d'Israël ? S’il tente de regagner du crédit politique grâce à l’offensive contre le Hezbollah au Liban, le Premier ministre israélien est toujours très contesté dans son pays après le 7 octobre. Une majorité d’Israéliens, toutes sensibilités politiques confondues, désapprouve la guerre de Gaza tel que la conduit Benyamin Netanyahou. Ils accusent en particulier le Premier ministre de sacrifier délibérément la vie des otages. Nos journalistes ont rencontré le père de l’une des otages.
Les experts :
- AGNES VAHRAMIAN - Directrice de France Info, ancienne correspondante au Moyen-Orient
- JEAN-PAUL PERRUCHE - Général de corps d’armée, expert en stratégie de sécurité et de défense
- DAVID RIGOULET-ROZE - Chercheur associé à l’IRIS, rédacteur en chef de la revue Orients stratégiques, auteur de "La République islamique d’Iran en crise systémique"
- MERIEM AMELLAL - Journaliste - France 24
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions