
présenté par : Caroline Roux, Bruce Toussaint
L'Italie est plongée dans l'inconnu au lendemain du renoncement de Giuseppe Conte à former un gouvernement de coalition réunissant le Mouvement 5 Étoiles (M5S, populiste) et la Ligue (extrême droite). Sa décision est la conséquence du refus opposé par le président de la République Sergio Mattarella à la nomination à la tête du ministère de l'Économie de Paolo Savona, un adversaire déclaré du maintien de l’Italie dans la monnaie unique.
Garant de la Constitution, le président de la République italienne a expliqué d’un ton grave avoir « accepté toutes les nominations sauf celle du ministre de l'Economie ». « Pour ce ministère, j'ai demandé aux partis de la coalition une personnalité politique n'étant pas considérée comme partisane d'une ligne qui pourrait provoquer la sortie de l'Italie de la zone euro. L'incertitude a alarmé les investisseurs et les épargnants en Italie comme à l'étranger (...) L'appartenance à l'euro est un choix fondamental. Si nous voulons en débattre, il faut le faire de façon sérieuse », a-t-il expliqué.
Dans la foulée, le chef de l’Etat a demandé ce lundi à Carlo Cottarelli, un ancien haut responsable du Fonds monétaire international (FMI), de former un gouvernement de transition composé de techniciens, pour diriger le pays vers de nouvelles élections anticipées qui se dérouleront au plus tard « début 2019 ».
La troisième économie de l’Union paraît donc en roue libre jusqu’à l’automne. Pour les dirigeants du M5S et de la Ligue, le coupable en est le chef de l’Etat qui aurait agi, selon eux, sous la pression de « Berlin, Paris et Bruxelles ». « L'Italie n'est pas un pays libre, c'est un pays occupé financièrement, pas militairement, par les Allemands, par les Français et par les bureaucrates de Bruxelles », a ainsi lancé Matteo Salvini, le chef de la Ligue. Luigi Di Maio, le leader du Mouvement 5 étoiles, a lui demandé la destitution du chef de l'Etat pour haute trahison, en application de l'article 90 de la Constitution. La majorité absolue des deux chambres réunies en séance commune est toutefois alors requise.
Élu pour une durée de sept ans par les députés et les sénateurs ainsi que des représentants de régions, le président de la République italienne est chargé de nommer le président du Conseil des ministres et les ministres du gouvernement. Il dispose, également, du droit de dissolution du Parlement. Le refus de nommer un ministre présenté par la majorité parlementaire n'est pas une première. En 1994, par exemple, Silvio Berlusconi avait proposé au président Scalfaro de nommer son avocat Cesare Previti au poste de ministre de la Justice. Le président avait refusé de le faire et Berlusconi s'était incliné.
Mais cette fois, le bras de fer semble se poursuivre et l'Italie se diriger vers une crise politique sans précédent, dans une Europe déjà secouée par le Brexit et la montée des partis d'extrême droite dans plusieurs pays de l'UE.
Invités :
- Marc Lazar, historien, spécialiste de la social-démocratie en Europe
- Patrick Martin-Genier, professeur de droit à Sciences Po Paris, spécialiste des questions européennes
- Jérôme Fourquet , directeur du département Opinion de l’institut de sondages IFOP
- Stefano Montefiori, correspondant en France pour le « Corriere della sera »
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