Titanic : l'expédition tourne au cauchemar...
C dans l'air- 1 h 4 min
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Après de longues heures d'incertitude, l'espoir renait et la mobilisation est totale pour retrouver le Titan, le sous-marin parti explorer l'épave du Titanic, perdu dans l'océan Atlantique depuis dimanche. Mercredi des "signes probables de vie" ont été détectés par les sauveteurs à la recherche du submersible et surtout des cinq personnes à son bord. D'abord, des bruits de coups ont été entendus toutes les 30 minutes par plusieurs avions de recherche canadiens qui ont largué des bouées acoustiques sur la zone du naufrage du Titanic. Le deuxième, la localisation d'un objet blanc et rectangulaire inconnu dans l'eau.
Est-ce le sous-marin disparu ? Cinq personnes se trouvent actuellement dans le submersible : un Britannique et deux Pakistanais, des touristes qui ont payé 250 000 dollars par personne pour visiter le site de l'épave, un scientifique français, Paul-Henri Nargeolet, spécialiste du Titanic et un Américain, patron de la société américaine OceanGate qui a construit le sous-marin, un cylindre blanc de presque sept mètres de long pour deux mètres cinquante de haut. D’importants moyens de recherche ont été déployés sur zone pour les retrouver. Et il faut faire vite : les réserves en oxygène à bord devraient s’épuiser d’ici jeudi.
La course contre la montre se poursuit mais déjà des interrogations émergent sur la capacité du submersible à plonger aussi profondément sous l’eau. En 2018, un ancien employé d’OceanGate a été licencié car il avait exprimé des doutes importants sur la capacité du Titan à descendre aussi profondément sous la surface de l’eau. C’est ce que rapportent le New York Times et New Republic dans leur édition du 20 juin. À l’époque, l’ex-salarié, David Lochridge, occupait les fonctions de directeur des opérations maritimes d’OceanGate. Alors le sous-marin privé était-il réellement capable de descendre à une profondeur avoisinant les 4 000 mètres, en toute sécurité ?
Cette disparition met la lumière sur les opérations scientifiques et touristiques dont la célèbre épave fait l’objet depuis maintenant des décennies. Un paquebot devenu mythique et dont l’histoire fascine toujours autant 111 ans après son terrible naufrage le 14 avril 1912. Elle montre également la difficulté de mener des recherches dans les grands fonds marins, ces grands inconnus dont l’exploration intéresse de plus en plus les Etats dans un contexte de compétition accrue sous la mer. Alors que le potentiel économique des gisements sous la mer a commencé à être identifié et quantifié dans le courant des années 1960, l’exploitation proprement dite s’est longtemps heurtée à des défis techniques importants : hautes pressions, irrégularité des plaines abyssales, acheminement des minerais récoltés, etc. D’autres ressources précieuses, comme des terres rares, sont également présentes dans les fonds marins, et elles attisent les convoitises.
Comment se déroulent les recherches du submersible "Titan" ? Pourquoi le Titanic fascine-t-il autant ? En quoi consiste l’exploitation minière des grands fonds marins à laquelle la France s’oppose ?
Nos invités :
- Amiral Michel Olhagaray - Ancien commandant de l’école navale
- Nicolas Berrod - Journaliste - Le Parisien - Aujourd’hui en France
- Nicolas Martin - Journaliste scientifique, auteur de La Naissance du Savoir
- Antoine Resche - Historien, président de l’Association française du Titanic, auteur de Titanic, de l’histoire au mythe
- Michel L’hour (en duplex) - Archéologue sous-marin, membre de l’académie de marine
- Olivier Lefort (en duplex) - Directeur de la flotte océanographique
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé