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Ukraine : Premiers enseignements de la contre-offensive
C dans l'air- 1 h 4 min
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La contre-offensive ukrainienne bel et bien commencé. C'est en tout cas ce qu'a annoncé Vladimir Poutine hier lors d’une conférence à Sotchi. "Cela est confirmé par l’utilisation de réserves stratégiques", a indiqué le président de la fédération de Russie. La vidéo de cette conférence a été relayée par les organisateurs du forum sur Telegram, rapporte l’agence Reuters. Selon l'homme fort du Kremlin, les combats durent depuis cinq jours mais "les troupes ukrainiennes n'ont atteint leur objectif sur aucun des champs de bataille". Si Vladimir Poutine indique que Kiev dispose encore d'un potentiel offensif, il a aussi assuré que les pertes ukrainiennes étaient « de l’ordre de trois pour un » en faveur de la Russie. Selon plusieurs experts militaires, cette contre-offensive n’est pas menée en un seul endroit mais en plusieurs, espacés les uns des autres sur les quelque 1 000 kilomètres de la ligne de front, gelée depuis le début de l’hiver dernier. Trois secteurs principaux semblent se démarquer : le front de Zaporijia, dans le sud du pays, le front sud de la province de Donetsk, dans le Donbass et enfin les flancs nord et sud de Bakhmout. La ville, situé sur le front oriental est le théâtre de la plus longue bataille de la guerre. Certaines de ces attaques peuvent être destinées à tester des lignes de défenses russes extrêmement fortifiées et d’autres à réaliser des percées, deux intentions qui peuvent également aller de pair. En revanche, certaines attaques peuvent avoir pour seul objectif de tromper l’ennemi. Il est très difficile d'obtenir des informations sur les combats en cours car les initiateurs de l'offensive gardent le silence sur sa portée précise. Ce mutisme fait partie de la stratégie ukrainienne afin de préserver l'effet de surprises, qui peut se révéler décisif dans le conflit. Dans le sud de l'Ukraine, la destruction du barrage de Nova Kakhovka, dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 juin, a inondé une zone de plus de 600 km2. Si Kiev et Moscou se renvoient la responsabilité de cette catastrophe - forçant des milliers d’Ukrainiens à l’exode -, de nombreux experts militaires et responsables occidentaux suggèrent une implication des forces russes. Ce sont en effet ces dernières qui contrôlaient l’infrastructure avant sa destruction. Cette inondation à des fins militaires n'est pas un cas isolé dans l’Histoire. L’utilisation de l’eau comme moyen de combat est un phénomène très ancien. La destruction de barrage en est une déclinaison, qui a déjà été employée à plusieurs reprises à l’époque contemporaine. C’est en effet un moyen efficace de freiner considérablement les opérations de l’ennemi. En Ukraine, inonder une zone permet de créer artificiellement les mêmes difficultés que les boues de la "raspoutitsa", la saison des mauvaises routes, en russe. Depuis le début du conflit et jusqu’en septembre 2022, plus de 7,1 millions de ressortissants ukrainiens avaient quitté leur pays. 4 millions ont bénéficié de la protection temporaire ou d’un système de protection analogue en Europe. 115 000 ont été accueillis par la France, principalement des femmes et des enfants. Loin du fracas du front et des combats, ils essaient simplement de vivre. Certains sont logés dans des hôtels, où es chambres leurs sont réservées. D'autres sont dans des maisons. Ils placent beaucoup d'espoir dans l'actuelle contre-offensive de leur armée. Jusqu'où peut aller la contre-offensive ukrainienne ? La stratégie de la défense par l'inondation est-elle efficace ? Où et comment vivent les réfugiés ukrainiens en France ? Nos invités : - Général Trinquand, ancien chef de la mission militaire auprès de l’ONU - Guillaume Ancel, ancien officier de l’armée française - Écrivain - Rym Montaz, Correspondante à Paris - "Politico Europe" - Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales à "France Inter"
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La contre-offensive ukrainienne bel et bien commencé. C'est en tout cas ce qu'a annoncé Vladimir Poutine hier lors d’une conférence à Sotchi. "Cela est confirmé par l’utilisation de réserves stratégiques", a indiqué le président de la fédération de Russie. La vidéo de cette conférence a été relayée par les organisateurs du forum sur Telegram, rapporte l’agence Reuters.
Selon l'homme fort du Kremlin, les combats durent depuis cinq jours mais "les troupes ukrainiennes n'ont atteint leur objectif sur aucun des champs de bataille". Si Vladimir Poutine indique que Kiev dispose encore d'un potentiel offensif, il a aussi assuré que les pertes ukrainiennes étaient « de l’ordre de trois pour un » en faveur de la Russie.
Selon plusieurs experts militaires, cette contre-offensive n’est pas menée en un seul endroit mais en plusieurs, espacés les uns des autres sur les quelque 1 000 kilomètres de la ligne de front, gelée depuis le début de l’hiver dernier. Trois secteurs principaux semblent se démarquer : le front de Zaporijia, dans le sud du pays, le front sud de la province de Donetsk, dans le Donbass et enfin les flancs nord et sud de Bakhmout. La ville, situé sur le front oriental est le théâtre de la plus longue bataille de la guerre. Certaines de ces attaques peuvent être destinées à tester des lignes de défenses russes extrêmement fortifiées et d’autres à réaliser des percées, deux intentions qui peuvent également aller de pair. En revanche, certaines attaques peuvent avoir pour seul objectif de tromper l’ennemi.
Il est très difficile d'obtenir des informations sur les combats en cours car les initiateurs de l'offensive gardent le silence sur sa portée précise. Ce mutisme fait partie de la stratégie ukrainienne afin de préserver l'effet de surprises, qui peut se révéler décisif dans le conflit.
Dans le sud de l'Ukraine, la destruction du barrage de Nova Kakhovka, dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 juin, a inondé une zone de plus de 600 km2. Si Kiev et Moscou se renvoient la responsabilité de cette catastrophe - forçant des milliers d’Ukrainiens à l’exode -, de nombreux experts militaires et responsables occidentaux suggèrent une implication des forces russes. Ce sont en effet ces dernières qui contrôlaient l’infrastructure avant sa destruction.
Cette inondation à des fins militaires n'est pas un cas isolé dans l’Histoire. L’utilisation de l’eau comme moyen de combat est un phénomène très ancien. La destruction de barrage en est une déclinaison, qui a déjà été employée à plusieurs reprises à l’époque contemporaine. C’est en effet un moyen efficace de freiner considérablement les opérations de l’ennemi. En Ukraine, inonder une zone permet de créer artificiellement les mêmes difficultés que les boues de la "raspoutitsa", la saison des mauvaises routes, en russe.
Depuis le début du conflit et jusqu’en septembre 2022, plus de 7,1 millions de ressortissants ukrainiens avaient quitté leur pays. 4 millions ont bénéficié de la protection temporaire ou d’un système de protection analogue en Europe. 115 000 ont été accueillis par la France, principalement des femmes et des enfants. Loin du fracas du front et des combats, ils essaient simplement de vivre. Certains sont logés dans des hôtels, où es chambres leurs sont réservées. D'autres sont dans des maisons. Ils placent beaucoup d'espoir dans l'actuelle contre-offensive de leur armée.
Jusqu'où peut aller la contre-offensive ukrainienne ?
La stratégie de la défense par l'inondation est-elle efficace ?
Où et comment vivent les réfugiés ukrainiens en France ?
Nos invités :
- Général Trinquand, ancien chef de la mission militaire auprès de l’ONU
- Guillaume Ancel, ancien officier de l’armée française - Écrivain
- Rym Montaz, Correspondante à Paris - "Politico Europe"
- Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales à "France Inter"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé