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Syrie : Trump, Macron et May passent à l'attaque
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Après plusieurs jours de tergiversations, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont conjointement mené des frappes aériennes sur la Syrie cette nuit. Selon les capitales occidentales, les bombardements ont visé trois sites liés au programme d’armement chimique syrien, l’un près de Damas et les deux autres dans la région de Homs, dans le centre de la Syrie.
Il s’agit d’une réponse directe à l'attaque chimique présumée, menée le 7 avril, dans le dernier bastion rebelle de Douma, ville de la Ghouta orientale, près de Damas. Avant le déclenchement des frappes, Washington et Paris avaient assuré avoir « la preuve » de l’utilisation d’armes chimiques par le régime de Bachar Al-Assad. Cette attaque a causé la mort d’une cinquantaine de personnes et a fait plusieurs centaines de blessés. Le régime syrien et son allié russe ont démenti, dénonçant des « fabrications ».
L’utilisation d’armes chimiques dans le conflit syrien avait été présentée comme une « ligne rouge » à ne pas franchir par le président de la République et son homologue américain qui menaçait, depuis près d’une semaine via twitter, d’une réaction forte. Cette nuit, lors d’une intervention télévisée, Donald Trump a annoncé avoir ordonné le déclenchement de l’opération afin « d'établir une puissante dissuasion contre la production, la dissémination et l'utilisation de substances chimiques ». « Nous ne pouvons tolérer la banalisation de l’emploi d’armes chimiques », a déclaré un peu plus tard Emmanuel Macron. Pour le chef de l’Etat, « les faits et la responsabilité du régime syrien ne font aucun doute » concernant l’attaque « à l’arme chimique » le 7 avril à Douma. « La ligne rouge fixée par la France en mai 2017 a été franchie. J’ai donc ordonné aux forces armées françaises d’intervenir cette nuit, dans le cadre d’une opération internationale » a-t-il précisé dans un communiqué.
A Damas où les images des frappes passent en boucle à la télévision, l'opération est fermement condamnée par le régime syrien. Ce dernier évoque une « agression barbare et brutale » et accuse les Occidentaux de chercher à entraver une mission de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), dont une équipe doit commencer son enquête à Douma sur l’attaque chimique supposée du 7 avril. A Moscou, Vladimir Poutine, le plus fidèle allié de Bachar el-Assad, a dénoncé un « acte d’agression contre un Etat souverain ». « L’escalade actuelle de la situation autour de la Syrie a un impact dévastateur sur l’ensemble du système des relations internationales », a indiqué le président Russe, en annonçant que son pays allait demander la convocation urgente du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a qualifié de « criminels » le président américain, son homologue français et la première ministre britannique. « Ils n’obtiendront rien et ne tireront aucun bénéfice », a-t-il dit. « De telles attaques n'auront pour résultat que de nouvelles destructions ».
Quelles conséquences après les frappes de la coalition en Syrie ? La « ligne rouge » a-t-elle été rétablie ? Faut-il craindre une escalade militaire dans la région ?
Invités :
- Pierre SERVENT, expert militaire et spécialiste des questions de défense. Son dernier ouvrage 50 nuances de guerre paraîtra le 19 avril aux éditions Robert Laffont
- Jean-Dominique MERCHET, journaliste à L’Opinion, spécialiste des questions de défense et diplomatie, auteur de Macron Bonaparte publié aux éditions Stock
- Hala KODMANI, journaliste franco-syrienne à Libération, auteure de Seule dans Raqqa publié aux éditions des Equateurs
- Alain DE CHALVRON, rédacteur en chef et éditorialiste de politique étrangère à France Télévision
Présenté par : Caroline Roux, Bruce Toussaint
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