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Merkel reste, l'extrême droite s'impose
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L’Allemagne est rattrapée à son tour par la vague populiste. La CDU d’Angela Merkel a remporté hier les élections législatives allemandes. Mais c’est en position affaiblie que la chancelière va chercher à composer son gouvernement et débuter son quatrième mandat. Le Parti chrétien démocrate a subi des pertes importantes, avec 32,5 % des voix, soit 9 points de moins qu’en 2013. Et si ces derniers jours, les sondages avaient baissé, personne outre-Rhin n’imaginait un tel désaveu. "Nous espérions un meilleur résultat", a admis Angela Merkel, hier soir, devant ses partisans.
Son partenaire dans la coalition, le Parti social-démocrate (SPD) réalise lui le pire score de son histoire avec 20 % des voix. Défaits pour la quatrième fois d’affilée, les sociaux-démocrates ont immédiatement indiqué qu’ils seront dans l’opposition. "C’est une lourde défaite. Aujourd’hui, la grande coalition s’achève" a déclaré l’ex-ministre de la Famille et membre du SPD à l’annonce des résultats. Martin Schulz, le chef de file du parti, a lui aussi reconnu "une lourde défaite" et une nouvelle illustration de la crise de la social-démocratie en Europe.
Mais c’est surtout le score de l’extrême droite qui a glacé le pays, avec 13 % des voix. Son représentant l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) devient la troisième force politique et envoie 90 députés au Parlement. L’extrême droite fait donc une entrée en force à la chambre des députés, une première depuis la Seconde Guerre mondiale pour un parti qui tient des discours anti-immigrants, anti-islam, anti-euro et révisionnistes. Alors qu’il avait échoué aux portes du Bundestag en 2013, il devance désormais la gauche radicale Die Linke (9%), les libéraux du FDP aux alentours de 10% et les Verts (9%).
Pour Angela Merkel la victoire est amère. L’extrême droite fait une percée historique, son parti est au plus bas depuis soixante-dix ans, et pour compliquer l’exercice elle va devoir convaincre a priori les libéraux du FDP, et les Verts, de gouverner avec elle. Une coalition à trois couleurs qui n’a jamais été tentée et devrait donner lieu à des négociations longues et compliquées. Une période pendant laquelle les projets d’Emmanuel Macron de "refondation" de l’Union européenne pourraient bien rester à l’arrêt.
Au même moment, en France, la majorité a connu son premier échec électoral. La République en Marche, qui espérait doubler son groupe au Sénat à l’occasion du renouvellement hier d’une moitié de l’Assemblée, a perdu un siège. Avec 28 élus seulement pour LREM, c’est la droite et le centre qui se renforcent au palais du Luxembourg.
Invités
- Christophe BARBIER, éditorialiste à L’Express
- Béatrice GIBLIN, géographe-géopolitologue , auteure de L’extrême droite en Europe
- Florence AUTRET, auteure de Angela Merkel : Une allemande (presque) comme les autres
- Birgit HOLZER, correspondante de la presse régionale allemande
Présenté par : Caroline Roux, Bruce Toussaint
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