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Nationalisation : à quoi joue Macron ?
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Ce 27 juillet, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, a annoncé que l’Etat utilisait son droit de préemption, et devenait actionnaire majoritaire des chantiers navals de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). L’annonce de cette nationalisation française arrive alors que les négociations sont bloquées entre le gouvernement et l’entreprise italienne Fincantieri. Il s'agit du seul groupe à avoir fait une offre pour devenir actionnaire majoritaire des chantiers navals, mis en vente fin 2016 par le groupe sud-coréen STX en faillite. Mais l’Italie a refusé la proposition française proposant que Fincantieri possède 50% de l’entreprise, et que 50% reviennent aux actionnaires français. La nationalisation n’est en fait qu’une « décision temporaire pour négocier dans les meilleures conditions possibles » avec les acteurs italiens, a expliqué Bruno Le Maire au cours d’une conférence de presse.
Ce procédé rappelle la promesse non-tenue de François Hollande sur la nationalisation des hauts-fourneaux de Florange (Moselle) en cas de fermeture. Avant Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy s’était déjà intéressé aux chantiers navals de Saint-Nazaire, faisant acheter 33% des parts de l’entreprise par l’Etat. Opération de plus en plus rare de nos jours, François Mitterrand s’était beaucoup servi de la nationalisation au début de son premier mandat. Entre 1981 et 1982, le gouvernement nationalise ainsi 36 banques, deux compagnies financières et une dizaine de groupes industriels.
Cette décision intervient dans un contexte mondial de protectionnisme économique, visible notamment depuis l’élection de Donald Trump. Pendant sa campagne présidentielle, il avait assuré vouloir renégocier, voire quitter l’Aléna, accord de libre-échange nord-américain qui lie les Etats-Unis avec ses voisins mexicains et canadiens. Depuis son élection, il a également fait pression sur la multinationale Ford pour qu’elle abandonne la construction d’une de ses usines au Mexique et investisse aux Etats-Unis. Mais l’Etat a rapidement atteint ses limites face à l’entreprise privée : dernièrement, Ford a annoncé qu’elle allait installer son usine en Chine, adversaire puissant des Etats-Unis sur le plan économique.
Dans un contexte de crise du libéralisme mondial, les pays européens sont en réalité les derniers à prôner le libre-échange, la majorité des échanges internationaux des pays européens se fait en effet à l’intérieur de l’Union Européenne.
La nationalisation d’entreprises est-elle un procédé économique efficace ? Ce procédé pourrait-il devenir une habitude pour faire pression sur les adversaires économiques ? Que va faire l’Etat des chantiers navals de Saint-Nazaire ?
Invités :
-Christophe BARBIER éditorialiste à L’express
-Philippe DESSERTINE, économiste
-Thomas PORCHER, économiste
-Fanny GUINOCHET, journaliste à L’opinion
Présenté par : Axel de Tarlé
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