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Trump, un danger pour la paix ?

Europe, G20, Asie… Le début d’été de Donald Trump est chargé d’interventions sur le plan international. Le président américain a atterri à Varsovie hier soir, gratifiant la Pologne d’une visite diplomatique avant le sommet du G20 à Hambourg (Allemagne) les 7 et 8 juillet. Donald Trump y rencontrera Vladimir Poutine pour la première fois, en pleine enquête sur l’intervention russe pendant la campagne présidentielle. Ce jeudi, il a concédé dans la capitale polonaise que la Russie « a pu » interférer dans les élections, nuançant pour la première fois son propos sur l’affaire.

Mais c’est le sujet nord-coréen qui l’occupe depuis plusieurs semaines. Après le tir d’un missile balistique à longue portée par la Corée du Nord, les Etats-Unis ont en effet demandé le 4 juillet une réunion d’urgence pour que l’ONU instaure de nouvelles sanctions contre le pays. Dans une série de tweets, Donald Trump a tenté d’inciter les pays asiatiques voisins à agir, suggérant que la Chine pourrait préparer « une action conséquente sur la Corée du Nord ». Il a également rappelé à Pékin que ses échanges commerciaux avec la Corée du Nord ont augmenté de 40% au premier trimestre. La Chine a invité de son côté à éviter « les discours et les actes » susceptibles d’aggraver les tensions dans la péninsule coréenne.

Sur le plan national, il continue de s’en prendre aux médias à coups d’accusations de « fake news » et de propos toujours plus controversés. Derniers en date : une simulation de catch où il se met en scène rouant de coups un adversaire affublé d’un logo CNN, ou les attaques ad hominem sur deux animateurs de MSNBC. Les fameux « late show » américains, s’amusant beaucoup de la présidence de Trump jusque-là, l’attaquent de plus en plus frontalement. Le présentateur Stephen Colbert a récemment déclaré sur CBS : « Arrêtons de croire que Donald Trump est un symptôme, il est la maladie ».

A 24h du G20 et à une semaine de sa venue en France pour le 14 juillet, Donald Trump semble, en réalité, être en perte de vitesse sur tous les plans. Le déferlement de tweets et de positions violentes sur à peu près tous les sujets pourraient avoir un impact sur la cote de popularité du président, en baisse depuis son élection. Au sein des républicains, le taux de personnes désapprouvant l’action du président est passé en mai de 16% à 23% en une semaine. Mais si des crispations se font sentir chez les cadres du parti conservateur, ce depuis la campagne présidentielle, le parti semble conserver une certaine unité

Alors comment Donald Trump peut-il continuer à observer un comportement si critiqué à la Maison Blanche ? Est-il possible qu’une procédure d’impeachment soit engagée ? Représente-t-il un réel danger à l’international ?

Invités : 

Nicole BACHARAN, historienne et politologue spécialiste des Etats-Unis

Eric FOTTORINO, journaliste et écrivain, directeur et fondateur de l’hebdomadaire « Le 1 »

Frédéric ENCEL, docteur en géopolitique

Laurence NARDON, chercheur, responsable du programme « Etats-Unis » de l’Institut Français des Relations Internationales