C dans l'air

Noël et la planète : trop de jouets par milliers ?

Multiplier les cadeaux, les emballer, acheter un nouveau sapin, dépenser pour des décorations fabriquées à l’autre bout du monde, boire et manger en excès pendant plusieurs jours… Les fêtes de fin d’année poussent à la surconsommation ! Faut-il que cela change ? Un réveillon écolo, est-ce que ça existe ? De plus en plus de nos concitoyens inventent des solutions alternatives : un arbre de Noël durable, des emballages en tissu, des jouets d’occasion… Cette tendance du "moins mais mieux" est renforcée par une baisse du budget des Français dédié au réveillon de Noël. En 2019, la moyenne des dépenses devrait s’élever à 549 euros, soit 22 euros de moins qu’en 2018.

À beaucoup d’égards, l’année 2019 a été l’année d’une prise de conscience majeure sur les questions environnementales. En premier lieu, les événements climatiques nous ont prouvé assez durement la réalité du dérèglement : des vagues de chaleur de cet été aux inondations à répétition dans le sud de la France, des sécheresses aux pollutions atmosphériques dans les grandes villes. Les mobilisations des jeunes et les marches pour le climat, à la suite des prises de paroles de l’activiste Greta Thunberg, ont fait retentir les cris d’inquiétude et de colère de la nouvelle génération. Les rapports alarmants publiés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ne peuvent que leur donner raison : il faut réagir afin d’éviter "des pertes irréversibles".

Or, réagir, ce n’est visiblement pas ce qui a été fait lors de la COP25. Le 15 décembre, à Madrid, des pays plus divisés que jamais ont signé un accord minimal avec quarante-deux heures de retard, du jamais-vu dans l’histoire des négociations climatiques internationales. Cette conférence avait pourtant pour slogan "le temps de l’action".

Certains scientifiques, en revanche, ne s’économisent pas. La station de recherche franco-italienne Concordia, en Antarctique, accueille une quinzaine de personnes en hiver, durant neuf mois. Dans cet environnement hostile, des chercheurs analysent les niveaux de C02 des carottes glaciaires afin de rendre compte de l’histoire environnementale des dernières 1.5 millions d’années.

Faut-il changer nos traditions de fin d’année ? Comment inventer de nouvelles habitudes de consommation ? Si la population fait des efforts, pourquoi les Etats ne parviennent pas à s’entendre sur la question environnementale ? Science, courage politique : sur qui compter pour demain ?

Invités :

• Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance.

• Arnaud Gossement, avocat spécialiste en droit de l’environnement.

• Anne-Laure Barral, journaliste, spécialiste environnement sur Franceinfo.

• Françoise Vimeux, climatologue à l’Institut de recherches pour le développement.