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S12 : Castaner répond à la colère des policiers
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La colère des policiers a été entendue. Afin de désamorcer un éventuel mouvement social chez les forces de l’ordre, le ministère de l’Intérieur a accepté de revaloriser leurs salaires. Une prime exceptionnelle de 300 euros sera également versée pour une partie d’entre eux. Mobilisés pendant près d’un mois pour les manifestations des Gilets jaunes, ils ont accumulé des millions d’heures supplémentaires qui n’ont pas encore été rémunérées.
Cette revalorisation salariale a été conclue à l’issue de négociations tendues avec les trois principaux syndicats de la profession, qui réclamaient « une amélioration immédiate du pouvoir d’achat ». Pour le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, et son secrétaire d’État, Laurent Nuñez, « cet accord (…) ouvre la voie à une amélioration et une modernisation des conditions de travail et de rémunération des policiers ».
Selon le syndicat Unité-SGP Police, l’augmentation des salaires sera ensuite graduelle et devrait aboutir à une hausse moyenne de 120 euros net par mois pour les gardiens de la paix au bout d’un an. Elle pourrait grimper jusqu’à 150 euros pour les plus hauts gradés.
Alors que le gouvernement a déjà annoncé plusieurs milliards d’euros de mesures pour faire retomber la colère des Gilets jaunes, le coût de cette revalorisation salariale n’a pas été communiqué. En conséquence, la prime exceptionnelle de 300 euros, durement critiquée par des policiers qui y voyaient une proposition « méprisante », voit son périmètre drastiquement réduit : elle ne sera versée qu’aux personnels techniques, scientifiques et administratifs, ainsi qu’aux employés de préfecture mobilisés par la crise des Gilets jaunes depuis le 17 novembre.
Le chantier des heures supplémentaires, qui se chiffre à quelques 275 millions d’euros, reste en revanche ouvert et sera « traité » à partir de janvier, a assuré le secrétaire général d’Unité-SGP Police, Yves Lefebvre.
Confronté à sa première crise en interne depuis son arrivée il y a deux mois place Beauvau, Christophe Castaner s’était voulu rassurant mardi, en affirmant que les policiers ne bloqueraient pas les commissariats, « parce qu’ils ont le sens du service public ».
Mélanie Taravant fait un point sur la situation des policiers avec Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat de police Unité-SGP-FO.
Présenté par : Mélanie Taravant