Drôle d’endroit pour une rencontre
Interview de Virginie Despentes depuis « Les Grands Vergers » de Paris
- Interviews
- 10 min 35 s
- indisponible
- tous publics
Virginie Despentes est l’invitée d’Ali Baddou pour ce 16e numéro de Drôle d’endroit pour une rencontre à l’occasion de la sortie du 3e et ultime volet de sa trilogie « Vernon Subutex ».
C’est aux Grands Vergers, dans le 12e arrondissement de Paris, que nous lui avons donné rendez-vous. Un immense centre de tri postal, situé non loin de la Gare de Lyon – abandonné depuis des années… Mais sous l’impulsion d’un collectif, le lieu est en passe de revivre. Baptisé « Les Grands vergers », l’espace se transforme en un lieu alternatif, culturel, et collaboratif. Une première étape dans sa réhabilitation, avant de devenir en 2025 un quartier « vert » de 6 hectares, avec 600 logements, une crèche et une école.
Dans ce lieu, symbole de la transformation de notre société, Virginie Despentes évoque ses parents employés à La Poste, ses premières manifs pour accompagner leur combat syndical. Elle raconte ainsi la genèse de son engagement politique. À ses débuts, elle était punk et en marge. Aujourd’hui, elle assume d’être devenue bobo : « ce n’est pas une insulte, juste la réalité ». Mais une chose n’a pas changé : ses convictions féministes. Face à un improbable tableau d’Edith Cresson, elle évoque à bâtons rompus la politique, ses modèles féminins, la dureté accrue de la société notamment vis-à-vis des femmes… Mais alors pourquoi avoir choisi un héros masculin pour sa trilogie ? « Parce que c’est plus simple et cela prête moins à interprétation ! C’est triste mais c’est vrai ».