Télématin
Sciences - Les tiques
- Vie pratique
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- indisponible
- tous publics
Chroniqueuse : Laurence Beauvillard
Le mois de juin cette année est particulièrement propice aux piqures de tiques… des signalements sont en augmentation principalement après le week-end et les balades en pleine nature. Ces tiques sont porteurs de maladies et entre autres de la maladie Lyme, pour laquelle le dépistage et le traitement vont voir en France leur modalité de prise en charge évoluer prochainement. Laurence Beauvillard est partie à la chasse aux tiques avec le spécialiste d’un réseau sentinelle mise en place pour lutter contre ces tiques.
On trouve des tiques absolument partout dans le monde. Huit cents soixante-neuf espèces différentes sont à ce jour recensées. Les scientifiques de l’Inra les étudient pour leur rôle dans la transmission de maladies, en particulier la maladie de Lyme. Au niveau mondial, les tiques sont le deuxième vecteur de maladies pour l’homme et le premier chez l’animal. L’Inra et le ministère de la santé ont développé une application smartphone appelée Signalement Tique pour collecter des données.
La participation des citoyens à une collecte massive d’information sur les tiques qui ont piquées les humains ou les animaux, est encouragée par la diffusion de cette application gratuite pour smartphone qui permet aux personnes d’indiquer notamment la date et le lieu de la piqûre mais aussi les conditions écologiques du lieu de la piqûre.
Depuis son lancement le 15 juillet 2017, cette application qui a été développée en partenariat avec le ministère chargé de la Santé (DGS) et l’Anses dans le cadre du « plan Lyme », a été téléchargée plus de 31000 fois, et ce sont plus de 4500 signalements de piqûres et 800 tiques qui ont été envoyés par les citoyens.
Les données collectées par cette application sont automatiquement intégrées à une base de données et un pipeline informatique génère la cartographie des piqûres, consultable en temps réel grâce à cette application.
Par ailleurs, les autres informations collectées (végétation, météo, lieux, personnes piquées, etc.) sont en cours d’utilisation pour améliorer les cartes de risques et répondre à des questions de recherche encore non résolues concernant l’écologie des tiques.
Enfin, les personnes piquées peuvent bénéficier via cette application d’informations de prévention complémentaires, de rappels concernant le suivi de leurs piqûres et d’un carnet de piqure qui quantifie objectivement leur risque sanitaire vis à vis des maladies à tique et qui s’avère très utile en cas de problèmes de santé.
Enfin, il est proposé aux personnes d’envoyer la tique piqueuse à une adresse unique pour toute la France afin que cette tique soit analysée pour mieux connaître la répartition et l’abondance des quelque trente agents pathogènes transmis par les tiques en Europe.
Une nouvelle version vient d’être finalisée, avec une interface plus claire, un tutoriel pour faciliter son utilisation et des fonctions pour notifier l’envoi des signalements, la réception des messages, la modification du mot de passe et les mises à jour disponibles. Une version en anglais, pour les touristes, verra le jour en été.
L’application :
http://ephytia.inra.fr/fr/Home/index
Jean-François Cosson, chercheur-INRA,
Spécialiste de l’écologie des maladies infectieuses à l’Inra et coordonnateur du programme de recherche participative CiTIQUE, pour mieux comprendre et prévenir les maladies transmises par les tiques, en impliquant les citoyens autour de différents projets de recherche.
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