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Echos du monde - La « cité idéale » d’Auroville se cherche encore un avenir
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Chroniqueuse : Marie Mamgioglou
La communauté utopiste fondée le 28 février 1968 à proximité de l’ancien comptoir français de Pondichéry célèbre son demi-siècle d’existence.
Ses fondateurs espéraient attirer à terme cinquante mille habitants. Ils ne sont aujourd’hui que deux mille cinq cents, qui peinent toujours à s’intégrer à la population locale. Construite à une dizaine de kilomètres de Pondichéry, dans l’Etat du Tamil Nadu, en Inde, Auroville est un drôle d’endroit, qui attire aussi bien des voyageurs en mal de spiritualité que des routards curieux. C’est à la fois un petit bourg et une communauté (une secte, disent ses détracteurs). Une utopie, créée seulement trois mois avant Mai 68, pour partir en quête de l’idéal de « réalisation de l’unité humaine », et qui fait toujours de la résistance un demi-siècle plus tard. Le premier ministre Narendra Modi s’y est même invité, le 24 février, pour rendre hommage à l’« innovation spirituelle » que porte, selon lui, ce lieu. C’est une femme d’origine française, Mirra Alfassa (1878-1973), plus connue ici sous le surnom de « la Mère », qui est à l’origine d’Auroville.
Compagne du penseur et poète indien Sri Aurobindo (1872-1950), elle a imaginé un lieu où « l’argent ne serait plus le souverain seigneur ; la valeur individuelle aurait une importance très supérieure à celle des richesses matérielles et de la position sociale ». A l’époque, l’endroit n’était qu’un plateau désertique, recouvert de latérite rouge et balayé par des vents chauds, avec en son centre un banian, un arbre sacré. Au fil des ans, des dizaines de milliers d’autres arbres ont été plantées, des maisons à l’architecture parfois futuriste ont été construites. Au centre de la cité, dessinée en forme de galaxie, a été érigé le Matrimandir (« temple de la Mère »), une immense sphère dorée consacrée à la méditation. Les résidents évoquent désormais plus volontiers des « expérimentations » qu'une « unité humaine ». Dans la supérette coopérative, les Aurovilliens font de leurs courses sans payer mais leurs achats sont tout de même comptabilisés, au cas où ils abuseraient...
A l'heure où tout le monde parle de Smart City, Auroville se présente désormais comme une pionnière du développement durable : la communauté met en avant ses projets dans le domaine de l'environnement, comme la préservation des nappes phréatiques, le système de recyclage des déchets, l'habitat écologique ou une irrigation économe en eau.
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