Télématin
Les 4 vérités - Yves Veyrier
- Info & société
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Chroniqueur : Thierry Curtet
Ce matin, Thierry Curtet reçoit Yves Veyrier, secrétaire générale de la Confédération générale du travail - Force Ouvrière.
À deux semaines de la rentrée, le nombre de cas et de clusters de coronavirus ne cessent d’augmenter. Alors que certains établissements scolaires se voient déjà obligés de repousser la réouverture de leurs portes à la Réunion, la ministre du Travail, Élisabeth Born, recevra demain les partenaires sociaux afin de proposer le port du masque obligatoire dans les entreprises.
« La rentrée m’inquiète ! »
Obligatoire dans les espaces publiques clos et dans certaines rues, les conditions du port du masque restent bien floues pour la majorité des Français.
Yves Veyrier, secrétaire général de la Confédération générale du travail, Force Ouvrière, pense que « si le port du masque doit être obligatoire pour se protéger du risque sanitaire, c’est au gouvernement d’en assumer la responsabilité. C’est aux pouvoirs publics de nous dire dans quelles circonstances il doit être porté. »
Élisabeth Born a également exprimé le souhait d’encourager les entreprises à favoriser le télétravail. Pour Yves Veyrier, les conditions doivent être définies en amont. « Nous avions expliqué que ce n’était pas véritablement du télétravail. On a mis, massivement, beaucoup de monde a travaillé à domicile, mais sans préparation. Il précise : « On pousse beaucoup à ce que les échanges, que nous avons avec les employeurs concernant le télétravail de manière nationale, débouchent sur un accord interprofessionnel qui permet de dessiner un cadre général sur les conditions de mise en œuvre du télétravail. »
Alors que l’Unédic prévoit jusqu’à 800 000 emplois menacés pour la rentrée, essentiellement dans les secteurs du tourisme, de l’aéronautique et la culture, le secrétaire général de la Confédération générale du travail, Force Ouvrière se montre préoccupé. « Cette rentrée m’inquiète beaucoup ! (…) Nous avons beaucoup parlé d’Air France, de l’Aéroport de Paris, d’Airbus... J’ai alerté depuis le mois de juin les pouvoirs publics sur la situation du tourisme car la saison a été partiellement compensée par le tourisme national mais pas suffisamment. (…) Il y a tout lieu de craindre des effets économiques et sociaux à partir du mois de septembre sur un certain nombre d’entreprises. »
Réformes des retraites et du chômage : les dossiers qui fâchent
Le gouvernement a suspendu la réforme des retraites au printemps, mais Macron souhaite tout de même la mettre en place mais pas avec les propositions d’avant-coronavirus.
Pour Yves Veyrier, c’est « impossible dans ce climat » et ajoute : « Pendant deux ans et demi le gouvernement a conduit des concertations et n’a jamais réussi à convaincre du bien-fondé de cette réforme. Aujourd’hui, alors que tout le monde a en tête le risque sanitaire, le risque pour l’emploi, le risque pour son salaire aussi, ça n’est franchement pas le moment de rouvrir un dossier qui mènera inévitablement à un conflit. »
La rentrée s’annonce particulièrement difficile pour les jeunes qui vont entrer sur le marché du travail. Depuis le 1er janvier, l'économie française a détruit plus de 600.000 postes, selon les données publiées le 7 août par l'Insee. Le gouvernemnet de son côté a annoncé que la réforme des allocations chômage a été repoussée.
Selon le secrétaire général de la Confédération générale du travail, Force Ouvrière, la situation n’est pas satisfaisante.
« Pour les salariés les plus précaires et particulièrement les saisonniers, qui vont avoir des saisons plus courtes et qui enchaînent des contrats courts, la question du rechargement des droits n’est pas exactement ce qu’on attendait. »
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