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Sage-femme à chroniqueuse télé
Visage bien connu de notreémission, Anna Roy a déjà écrit plusieurs ouvrages et guides sur la maternité(Nouvelle fenêtre),mais n’avait jamais autant partagé son intimité que dans son dernier livre,« Énorme ». Elle y donne des détails sur son enfance et ses parents,puis raconte son arrivée dans le milieu médical, et la passion pour ce métierde sage-femme qu’elle a choisi. Un travail qui anime la jeune femme, mais quiest aussi particulièrement difficile, notamment les situations auxquelles elledoit faire face, au quotidien, auprès de ses patientes. Après une rencontrecoup de cœur avec Agathe Lecaron, présentatrice de La maison des maternelles,Anna démarre ses chroniques dans l’émission en 2017, et en devient rapidementun des visages phares.
De son addiction au sucre…
Mais c’est surtout de sonaddiction et de sa dépression dont parle Anna Roy dans son dernier bouquin.Victime de 2 viols, elle passe sous silence ces traumatismes, se sentanthonteuse, confie Anna sur notre plateau :
« Il faut se rendrecompte qu’il n’y a pas « Me Too » à l’époque, il n’y a pas eu toutecette vague féministe. C’est un sentiment de honte, de « c’est de mafaute » (…) Et je vois des patientes toute la journée qui, pour moi, ontvécu des choses beaucoup plus graves que moi. Et donc je vais décider, ces 2événements-là, de les enfermer quelque part, et de dire que ça n’a pasexisté. »
La même année que ces événementsdéjà traumatisants, le père d’Anna Roy, dont elle est particulièrement proche,tombe gravement malade et décède. Un choc insurmontable pour Anna :
« Mon père était un peumon Alpha et mon Oméga. Et donc c’est vrai que je vais perdre… le regardd’amour, le soutien. Enfin, c’était mon roc quoi (…) Avant sa mort je pouvaistout faire, à partir de sa mort, je ne peux plus rien faire. »
Après la mort de son père, lerapport au sucre d’Anna devient totalement addictif, la jeune femme ingurgitedes quantités invraisemblables de sucreries, gâteaux, pâtisseries :« Là, je sens que je lâche la rampe, que je deviens exactement commeune alcoolique. Je sais que l’addiction au sucre n’est pas reconnue (…)mais à partir du moment où je me lève, je ne vais penser qu’à ma consommationde sucre, que je mets, je ne sais pas pourquoi, à 17h. C’est un enchainementinfernal (…) 2 pâtisseries à 17h, un énorme dessert après le diner, et avant lecoucher, une énorme ingestion de sucre. »
… au déclic qui l’a sauvée !
Mais la consommation d’une tellequantité de sucre n’est pas sans conséquence : Anna prend beaucoup depoids, jusqu’à mettre sa santé en danger : diabète(Nouvelle fenêtre), hypertension, douleursarticulaires, elle fait même une embolie pulmonaire. Aucun médecin n’aideAnna : « Certains étaient grossophobes et méchants, ceux-là je nem’en occupais pas, et les autres étaient trop gentils (…) parce que je pensequ’ils m’aimaient bien. »
Alors, quand Anna a-t-elle eu cefameux déclic ? Et bien, sachez qu’il vient d’ubne discussion avec AgatheLecaron elle-même ! Les deux femmes, devenues proches au fil des années,sont très liées. Agathe, inquiète pour son amie, décide un jour de prendre soncourage à deux mains et invite Anna à déjeuner pour lui parler de sespréoccupations. Anna pense alors qu’Agathe souhaite lui annoncer une mauvaisenouvelle, raconte-t-elle :
« Ce déjeuner, c’est enfin de saison, et la télé, ça tourne beaucoup, les gens. Donc je me disqu’Agathe veut me dire gentiment que c’est fini pour moi, l’aventure de Lamaison des maternelles. J’arrive à ce déjeuner la boule au ventre, j’ai enviede crever. »
Mais c’est finalement un toutautre discours que va lui tenir Agathe : « Je t’aime très fort, etje n’ai pas envie que tu meures, je m’inquiète pour toi. » Des motsqui vont totalement bouleverser Anna : « J’ai pleuré pendant 24h(…) Je me suis pesée en rentrant, j’ai vu 126 kg sur la balance, je me dis« je suis foutue. » J’étaisnoyée, mais c’est l’impulsion au fond de la piscine qui va me permettre deremonter. »
Anna consulte alors plusieursspécialistes pour s’en sortir, et le 1er mars 2023, va finalementprendre la décision radicale de tout arrêter : « Je me dis que çane me plait plus de manger tout ce sucre. Je ne suis pas bien, je n’en peuxplus, et je me dis : j’arrête le sucre. »
« Énorme » estdisponible aux éditions Larousse.