Tout savoir sur la menace d'accouchement prématuré (MAP)
La maison des Maternelles- 1 min 31 s
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C’est une annonce qui peut se révéler très angoissante pour les femmes enceintes. Quand le bébé menace d’arriver trop vite, on appelle ça la menace d’accouchement prématuré (MAP). Première cause d’hospitalisation pendant la grossesse, la MAP ne veut pas forcément dire accouchement prématuré. On fait le point avec Mathilde Gillet, sage-femme à la maternité de la Pitié Salpêtrière.
Tout d’abord, on parle de MAP lorsqu’il y a des contractions associées à une modification du col entre 24 et 36 semaines d’aménorrhées. Un col modifié ne veut pas dire un col dilaté, cela peut aussi être un col raccourci.
En moyenne, le col de l’utérus mesure 40 millimètres, s’il est en dessous de 25 mm, on parle de MAP.
Certaines femmes ont des cols courts tout le long de la grossesse. Il ne faut pas pour autant s’en inquiéter. On préconise une vérification si ce col court est associé à des contractions régulières tiraillant toute la journée. Il est normal, surtout lors d’une première grossesse, d’avoir des contractions, mais si elles durent toute la journée, il faut prendre rendez-vous pour faire une vérification.
Les profils à risques
Certaines femmes sont plus sujettes à une menace d’accouchement prématuré :
- Celles qui ont déjà connu une MAP,
- Lors d’une grossesse multiple.
Mais la MAP reste un mystère pour les spécialistes, comme nous l’explique Mathilde Gillet :
« Pour toutes les autres femmes, on ne sait pas ce qui provoque la MAP. On réalise des études depuis 10 ans et nous ne savons toujours pas ! »
Les traitements en place en cas de MAP
En cas de menace d’accouchement prématuré, il est important dans un premier temps d’arrêter les contractions. Mathilde Gillet nous explique le protocole dans les maternités :
« Pour arrêter les contractions, en première intention, les maternités vont donner un inhibiteur calcique. Et en deuxième intention, parfois un médicament antagoniste de l’ocytocine, car l’ocytocine est l’hormone responsable des contractions utérines. Si la patiente n’a pas de contraction, on ne donne pas de traitement.
Dans les deux cas, on injecte en intramusculaire des corticoïdes, 2 fois à 24 heures d’intervalles. On fait ça avant 34 semaines d’aménorrhées. L’hospitalisation dure 48 heures, le temps de faire les injections de corticoïdes et de voir comment les contractions évoluent. On recherche aussi une infection potentielle. Puis si tout va bien on laisse les patientes ressortir.
Après 34 semaines d’aménorrhées, selon la balance bénéfice/risque, on préfère laisser bébé naître, sachant que nous sommes dans une prématurité modérée. »
« La MAP c’est un signal d’alerte qui annonce qu’il faut lever le pied ! »
Après l’hospitalisation, il est souvent conseillé aux femmes avec une MAP de retourner chez elles. Il est important de rester vigilante et surveiller les contractions. Aujourd’hui, il est rare de se faire prescrire un alitement strict. Il faut essayer de s’aérer une fois par jour et de marcher doucement. Mais la MAP, c’est avant tout de l’auto-surveillance et si les contractions reviennent, il faut aller à la maternité d’office. Notre spécialiste conseille d’ailleurs :
« La MAP c’est un signal d’alerte qui dit "On lève le pied". À la maison, on se ménage, si on a des enfants en bas âge, on demande une aide à domicile, on arrête de travailler. Et le ménage, on abandonne ! Parfois certaines femmes repartent avec un traitement anti-contractions et certaines ont aussi une visite de sage-femme une fois par semaine. Il ne faut surtout pas culpabiliser ! La MAP c’est vraiment la faute à pas de chance, on ne pouvait pas prévoir ! »
Enfin à toutes les futures mamans en MAP : rassurez-vous ! Une MAP ne signifie pas un accouchement prématuré comme nous l’explique Mathilde Gillet :
« Je vois beaucoup de femme en MAP qui finalement accouche par un déclenchement. Le col ne se referme pas mais le repos fait remonter le bébé. A partir de 37 semaines d’aménorrhées, la vie reprend normalement ! »